L’aplasie médullaire du furet
L'aplasie médullaire est une maladie spécifique à la furette. Les chaleurs de la femelle ne s'arrêtent que si elle s'accouple. Dans le cas contraire, la trop forte présence d'hormones entraîne l'aplasie médullaire souvent mortelle.
Si votre furette n'est pas destinée à la reproduction, il est fortement conseillé de la faire stériliser. Sinon, elle risque de mourir d'une aplasie médullaire, d'une production trop importante d'hormones.
Définition de l'aplasie médullaire
La furette a la particularité de rester en chaleurs tant qu'elle ne s'accouple pas. Dès le début du printemps, les chaleurs commencent par une forte production d'hormones sexuelles. Cette production va continuer sans interruption s'il n'y a pas de saillie. Les œstrogènes produits en grande quantité vont finir par devenir toxiques et attaquer la moelle osseuse. Cette dernière va peu à peu stopper la fabrication de globules rouges, de globules blancs et de plaquettes. La perte d'immunité rend la furette particulièrement sensible à toutes les infections bactériennes. La production continue d'hormones va entraîner une aplasie médullaire qui risque fort d'être fatale à votre furette.
Symptômes de l'aplasie médullaire
Les symptômes de l'aplasie médullaire peuvent apparaître dès le premier mois des chaleurs. Toutes les furettes sont exposées à cette maladie si elles ne s'accouplent pas ou si elles ne sont pas stérilisées. Les symptômes peuvent être progressifs avec une anémie due à la diminution des globules rouges. Votre furette est fatiguée, perd l'appétit et vous constatez une chute des poils. Cette perte des poils est l'un des signes les plus marquants avec une chute qui commence par la queue et le bas du dos et qui peut s'étendre à l'ensemble du corps. La furette devient apathique, reste prostrée et des infections peuvent apparaître. Lorsque la maladie est avancée, on peut constater de petites hémorragies cutanées, du sang dans les selles, une faiblesse de l'arrière-train et une pâleur des muqueuses.
Prévention de l'aplasie médullaire
Si votre furette n'est pas destinée à la reproduction, la seule manière de la protéger contre l'aplasie médullaire est la stérilisation. La prévention est indispensable soit en retirant les ovaires, voire l'utérus, soit par la présence d'un implant.
La stérilisation chirurgicale
La stérilisation chirurgicale consiste à retirer les ovaires ou les ovaires et l'utérus. C'est une intervention définitive qui peut être pratiquée dès l'apparition des premières chaleurs de la furette. Toutefois, cette stérilisation chirurgicale pourrait être la cause de désordres hormonaux. Il est recommandé d'attendre le plus possible pour stériliser la jeune furette, jusqu'à l'âge de huit ou douze mois si possible ou dès l'apparition des premières chaleurs.
La stérilisation chimique
La stérilisation chimique est effectuée par la pose d'un implant qui empêche l'apparition des chaleurs. Le plus souvent, si le furet se laisse bien manipuler, l'implant est mis sans anesthésie ; il se désintègre automatiquement avec le temps et doit être renouvelé au bout d'un ou deux ans selon le type d'implant. Cette stérilisation est réversible et peut être pratiquée dès quatre ou cinq mois, avant même l'apparition de l'activité sexuelle. L'implant n'entraîne pas d'effets secondaires.
Peut-on soigner l'aplasie médullaire ? Si l'aplasie médullaire est diagnostiquée très tôt, il est possible de stériliser la furette mais les risques per-opératoires sont très élevés. Il est évidemment préférable de stériliser une furette en bonne santé plutôt qu'un animal anémié. Il est également possible de provoquer l'ovulation au moment des chaleurs grâce à un protocole hormonal spécifique, ou carrément d'interrompre les chaleurs. Dr Elisabeth Tané, vétérinaire.