Epilation du maillot : les hommes aussi cèdent à la tendance
A l’heure où les femmes revendiquent la liberté de disposer de leurs poils comme elles l’entendent en optant ou non pour l’épilation, le sujet touche également les hommes. Se raser n’est pas une nouveauté, mais s’épiler les parties intimes est de plus en plus assumé.
L’épilation est une préoccupation qui touche autant les hommes que les femmes. Si, chez les hommes, les poils ont été pendant un temps synonyme de virilité, il se trouve qu’aujourd’hui beaucoup s’en débarrasse. Hygiène ? Sport ? Rapports sexuels ? Influence des vidéos porno ? Les raisons sont variées. Pendant longtemps, les hommes s’épilaient dans l’intimité de leur domicile mais de plus en plus se rendent dans les salons d’esthétique et optent pour des prestations intégrales, à la cire, aussi bien du torse, des jambes que du sexe.
La tonte pour l’entretien
"Pour mon confort personnel, je préfère me servir de la tondeuse, témoigne Julien, 32 ans. Je trouve que c’est plus hygiénique. Et puis, on ne va pas se mentir, il y a un effet grossissant qui n’est pas négligeable". "Moi, je réalise un dégradé : je rase à blanc près du sexe et j’élague ensuite autour pour garder un peu de matière quand même mais en faisant en sorte que ce soit toujours propre", renchérit Pierre, 30 ans. En effet, la grande majorité des hommes sont partisans d’une pilosité contrôlée pour des questions d’hygiène, d’esthétique et de rapports sexuels affirmant notamment que le contact du peau à peau est plus agréable. "Je fais beaucoup de sport et je déteste la sensation de frottement, raconte ouvertement Adrien, 34 ans avant de poursuivre : et honnêtement, l’odeur de la sueur qui reste avant la douche, ce n’est pas possible ! Sans parler des sensations qui sont amplifiées pendant les rapports. C’est nettement plus agréable pour ma partenaire. D’autant, que j’aime qu’il en soit de même pour elle, alors je ne vois pas pourquoi je ne ferais pas attention moi non plus". La tonte ou "l’élagage" comme l’appellent certains et certaines devient alors un sujet de couple, dans un souci d’échange et de respect mutuel.
Le salon d’esthétique n’est plus un frein
"Au début, j’ai essayé la cire après un pari avec des amies, s’amuse Antoine, 25 ans. Car elles me soutenaient qu’en tant qu’homme, on n’assumerait jamais la douleur. J’ai bien eu mal mais j’ai aimé le résultat alors je me suis renseigné pour aller dans un salon et depuis je ne fais que ça". En moins de dix ans, les salons d’esthétique ont vu leur clientèle s’élargir et de plus en plus se sont spécialisés. Le rapport au corps a évolué et l’accès notamment aux films porno s’est démocratisé, offrant alors une nouvelle norme esthétique avec la disparition totale des poils même chez les hommes. Et tous sont concernés, homosexuels comme hétérosexuels : "Cela fait huit ans que je travaille uniquement pour les hommes dans mon salon qui leur est dédié. Au début, 90 % de ma clientèle étaient des homosexuels mais aujourd’hui, c’est vraiment moitié moitié", nous apprend Aurélie, propriétaire de l’Institut Bel Homme dans le Marais à Paris. "Ces deux dernières années, les demandes pour l’épilation du maillot au masculin ont explosé. Au début, ils sont gênés, ils ont peur d’avoir mal mais ils reviennent à chaque fois". S’ils commencent par les bandes rudimentaires sur les côtés, la grande majorité finit par opter pour l’intégrale, sillon interfessier compris. Comme les femmes en somme. "C’est un peu plus compliqué et douloureux que les femmes. Par exemple, j’ai besoin de leur aide afin de maintenir la peau des testicules qui est très fine, mais ça se passe très bien à chaque fois. Ceux qui viennent savent pourquoi ils sont là". Certains sont envoyés par leur partenaire, d’autres se décident après un passage dans les douches des salles de sport, d’autres encore comme Antoine essaient "pour voir" puis préfèrent continuer.
La cire pour éviter les poils incarnés
Ceux qui viennent en salon sont largement plus renseignés qu’avant sur le processus même de l’épilation. Lorsqu’ils essaient chez eux, la plupart se rend rapidement compte que certaines zones sont plus difficiles à atteindre et le rasoir, sur des parties aussi sensibles, peut provoquer des poils incarnés : "En passant à la cire, les hommes savent au moins que tout sera net et précis. Quitte à faire la démarche d’aller en salon, autant que ce soit irréprochable et qu’on les sauve des potentiels poils incarnés qu’ils savent rarement gérer. Résultat, ils font tout", conclut Aurélie.