Prêter son baume à lèvres est-il risqué pour la santé ?
Alors que le temps froid éprouve nos épidermes et assèche nos lèvres, une question mérite d’être posée : est-il dangereux ou anodin de prêter (ou d’emprunter) un baume à lèvres ? Éléments de réponse avec le Dr Gérald Kierzek, directeur médical de Doctissimo.
La pratique semble toutefois anodine : prêter un gloss avant une soirée, ou un baume à lèvres pour soigner et apporter du confort à une bouche gercée se fait parfois entre amies. Mais quels sont les risques ? N’est-ce pas un produit intime? Peut-il partager aussi les microbes et virus ? Le directeur médical de Doctissimo nous liste les précautions à prendre.
Le risque de transmettre certains virus
Premier risque à évoquer dans le prêt de baume à lèvres : celui de partager aussi les virus qui circulent, dans cette période rythmée par la grippe et le covid notamment.
"Théoriquement, tout ce qui se transmet par la salive, comme les virus, peut se retrouver dans le baume. Même si la grippe et covid se transmettent avant tout par voie respiratoire, on ne peut pas l’exclure".
Ce ne sont d’ailleurs pas les seules menaces virales transmissibles via le stick prêté.
“Il y a aussi la mononucléose infectieuse et l’hépatite qui se transmettent par la salive. La salive des personnes atteintes de l'hépatite B peut renfermer le virus, mais à une concentration beaucoup plus faible que dans le sang. Il est quand même de rappeler qu’il faut se faire vacciner contre l’hépatite B. Et dans le cas où on se sait atteint de mononucléose ou d'hépatite A...on ne prête pas son stick personnel”.
Faut il encore le rappeler toutefois ? Le VIH, lui, ne se transmet pas par la salive.
Herpès, staphylocoques… Les risques au niveau des lèvres
Autre terrain risqué pour le prêt de son baume à lèvres : les lèvres mêmes qui peuvent le terrain de boutons de fièvre par exemple, issus du virus de l’herpès. “Dès qu’il y a les premiers signes, picotements, démangeaisons, on ne prête plus son baume à lèvres” intervient le Dr Kierzek. “D’ailleurs, on ne l’utilise pas du tout, car le virus va se loger dans le stick". Ce qui n’est pas hygiénique.
Un conseil qui vaut également pour tout ce qui est bouton à staphylocoque : un bouton proche de la lèvre, un poil infecté… "Le staphylocoque peut aussi se transmettre en appliquant un baume en contact avec l’un de ces boutons".
Un soin à changer régulièrement
Enfin, il existe un troisième risque non négligeable mentionné par le médecin, pour le propriétaire même du stick réconfortant : celui de garder trop longtemps son baume à lèvres, qui, avec sa texture crémeuse et collante à toutes les chances de capturer virus et bactérie. "Les sticks ne se conservent pas et deviennent rapidement des nids à microbes. Donc même sans le prêter, on le change régulièrement, on ne le garde pas d’une saison sur l’autre, en le laissant fondre et se solidifier plusieurs fois. Ce sont des bouillons de cultures potentiels".
Autrement dit, prêter son baume, c’est possible, mais uniquement si chacun est en bonne santé.