L’alimentation de bébé à 1 mois
Voilà quatre semaines que vous avez découvert les joies du biberon ou de l’allaitement. Comment évolue l’alimentation du bébé à ce stade ? Quelles sont les choses à éviter ou à privilégier pour la croissance de votre enfant. Les explications du pédiatre Alain Bocquet*.
A un mois, votre enfant pèse en moyenne 4 kg. Comment favoriser sa bonne croissance ? Qu’il soit maternel ou infantile, le lait est l’unique aliment auquel votre enfant a droit.
L'allaitement à 1 mois
Si vous allaitez, le nombre de tétées varie en fonction de l’appétit de votre enfant. Certains réclameront 5, 6, 8 ou 9 fois par jour. En effet, jusqu’à l’âge de 4 mois, le pédiatre conseille d’opter pour l’allaitement à la demande. Il est important de rappeler que le choix ou non d’allaiter est purement personnel.
Toutefois, le lait maternel est l’aliment préconisé par les spécialistes. L’OMS recommande un allaitement exclusif au sein durant les six premiers mois de vie. Il couvre parfaitement les besoins nutritionnels du bébé, indispensables à sa croissance et à son bon développement. La qualité et la quantité des différents nutriments du lait maternel, parfaitement adaptées au nourrisson, expliquent sa bonne digestibilité par celui-ci. Vos anticorps présents dans le lait maternel offrent une protection contre les infections gastro-intestinales, ORL ou respiratoires. La flore intestinale particulière des enfants nourris au sein, riche en lactobacilles et en bifides, participe aussi à ses défenses immunitaires. L’allaitement réduirait également le risque de développer des allergies chez les enfants prédisposés génétiquement. Selon Santé publique France, l’allaitement peut également prévenir des risques d’obésité pendant l’enfance et l’adolescence.
L'alimentation au biberon à 1 mois
A 1 mois révolu, le bébé boit environ 6 biberons de 120 ml (quantité d’eau dans laquelle on ajoute 4 mesurettes arasées de lait infantile 1er âge) par jour. Veillez à bien enlever le surplus de poudre de la mesurette avec le dos d’un couteau, sans tasser, si le rebord de la boîte ne le permet pas. Vous obtiendrez, au total, un biberon de 130-135 ml. En fonction de son appétit au cours de la journée, le bébé prendra des biberons plus ou moins grands. Il est important d’être à l’écoute de son enfant, sans jamais le forcer s’il ne finit pas son repas. Concernant la température du biberon, le pédiatre déconseille de le donner à température ambiante. Cela peut rendre la digestion plus difficile et les régurgitations plus fréquentes, constate le docteur Bocquet. Optez donc pour le chauffe-biberon. Attention, n’utilisez jamais le micro-ondes. Ce mode de réchauffage augmente le risque de brûlures et détruit les probiotiques (les bactéries vivantes présentes dans le lait infantile) et/ou altère les vitamines. Une fois préparé, le biberon doit être bu dans l’heure qui suit, et ne doit surtout pas être conservé au réfrigérateur. Ne conservez jamais un reste de lait pour le repas suivant. Le lait infantile étant moins digeste que le lait maternel, votre enfant réclame toutes les 2 à 3 heures.
Pour en savoir plus, lire aussi notre article sur la quantité de lait dont votre enfant a besoin mois par mois.
Pensez encore à proposer de l’eau entre les biberons.
La supplémentation en vitamines K et D
Si votre bébé est allaité, il recevra une troisième ampoule de vitamine K (car sa teneur est faible dans le lait maternel). Cela permet d’éviter le risque de maladie hémorragique. En effet, certains nouveau-nés ont des difficultés à coaguler leur sang. Et même si cela est très rare, les conséquences peuvent être très graves. Cette supplémentation n’est pas prescrite si votre bébé est nourri au biberon puisque la supplémentation en vitamine K fait partie de la composition des préparations infantiles. Pour éviter le risque de rachitisme, le nouveau-né est toujours supplémenté en vitamine D. Si vous allaitez, votre bébé aura une dose quotidienne plus importante car cette vitamine est également présente dans le lait artificiel. Toutefois, cet ajout de vitamine D ne couvre pas totalement les besoins.
Les règles d’hygiène à respecter
S’il n’est pas nécessaire de nettoyer vos seins avant la tétée, lavez-vous les mains avant le repas de votre bébé. Si vous utilisez des bouts de sein ou des coupelles d'allaitement, ils devront également être nettoyés afin d’éviter les inflammations de type mastites ou candidoses (infections liées à un champignon).
Bébé est au biberon ? Lavez-vous également les mains avant de le préparer. La stérilisation n’est pas utile. Surtout, jetez le biberon préparé au bout d’une heure si l’enfant ne l’a pas bu. Enfin, dès la fin du repas, rincez le biberon immédiatement et nettoyez-le avec un goupillon. C’est d’ailleurs cet accessoire qui doit être stérilisé. Pour ce faire, passez-le au lave-vaisselle. Un programme à 60° détruit toutes les bactéries. Ne séchez jamais le biberon avec un torchon de cuisine. Laissez-le séchez à l’envers sur un support adapté par exemple. Enfin, ne mettez pas la tétine dans votre bouche… c’est aussi une manière de transmettre ses microbes. Rincez-la à l’eau tout simplement.