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  • Méthode "La Parole Au Bébé" : miracle ou pratique dangereuse pour les parents en quête de réponses ?

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    Louise Ballongue
    Louise Ballongue Rédactrice web
    en collaboration avec Amélie Boukhobza (Psychologue clinicienne)

    Dialoguer avec son nouveau-né ? Ce serait désormais possible, selon les adeptes de la méthode "La Parole Au Bébé". Décryptage de cette technique controversée.

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    "La Parole Au Bébé m'a rassuré, réconforté et donné de l'espoir", "La Parole au Bébé a fait des merveilles avec notre fils", "C’est un outil tellement puissant"... Sur les réseaux sociaux, des centaines de témoignages positifs de ce type s'amoncellent et vantent les bienfaits d'une méthode étonnante : "La Parole Au Bébé". Une technique, qui permettrait selon ses adeptes de comprendre les souffrances de son enfant, de stopper ses pleurs ou encore de... découvrir sa vie antérieure.

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    "La Parole Au Bébé", une méthode inspirée de la kinésiologie

    N'en déplaise aux médisants, la Parole au Bébé (P.A.B) serait une approche très "sérieuse". Car oui, cette méthode mise au point par Brigitte Denis, et inspirée de la kinésiologie appliquée, ferait des prouesses... chez les parents désemparés.

    Les séances P.A.B promettraient en effet de dénouer toute situation difficile qui empêcherait l'enfant "de bien dormir, de bien manger, de se développer et/ou de s’épanouir".

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    Une psycho-médecine miracle donc, qui s'appuyerait sur un test musculaire kinésiologique (le patient maintient ici son bras tendu et le thérapeute appuie légèrement dessus) afin d'entrer en contact avec "la Sagesse du bébé". Autrement dit, en donnant la parole à la partie spirituelle du bébé qui a des choses à dire.

    Les séances de "Parole au Bébé" se dérouleraient ainsi sous la forme d’une conversation entre les parents et la "traductrice". Mais ce serait l'enfant, et lui seul, qui aiderait la praticienne à trouver à trouver la source de ses malaises, de ses inconforts et de ses déséquilibres.

    "C’est un moment privilégié pour le bébé à qui on offre un espace pour qu’il prenne la parole", décrit ainsi un site. "S’il y a un symptôme précis à être investigué nous cherchons les causes réelles du problème", précise un autre.

    Cette technique permettrait in fine aux parents de pouvoir mieux communiquer avec leur enfant et surtout d’entendre ce qu’il souhaite leur dire.

    Fait intéressant : un bébé in utero pourrait (saurait ?) également s'exprimer.

    Pour maximiser les effets des séances P.A.B, il serait évidemment recommandé de réaliser au minimum deux ou trois séances de kinésiologie pour traduire, accueillir et libérer les "croyances limitantes" et "émotions" de son enfant.

    Une méthode qui surfe sur le désarroi des parents

    Si l'on ne peut être qu'étonné par le succès de cette pratique, elle semble pourtant convaincre des milliers de parents. Une mouvance qui doit tous nous alerter, estime Amélie Boukhobza, psychologue clinicienne.

    "À travers une soit disant traduction des "émotions du bébé", les praticiens se positionnent ici comme des médiateurs entre l’enfant et les parents. Malheureusement, de nombreux parents désemparés et en quête de solutions rapides peuvent se laisser séduire. Ce type d’approche flirte souvent avec le mysticisme et le manque de bases scientifiques solides, rendant crucial un repérage de ces pratiques douteuses et de leurs promesses démesurées."

    En effet, ce qui attire ici les parents, c’est évidemment "leur besoin désespéré d’apporter du réconfort à leur enfant", déplore la spécialiste.

    "Dans ces moments de vulnérabilité, ils sont prêts à tout explorer, jusqu’à des techniques alternatives, même si elles manquent de fondements tangibles. Parce que ça peut également jouer sur leur sentiment de culpabilité : "Et si je ne faisais pas assez pour comprendre mon enfant ?, Peut-être que c’est ma faute? Je ne sais pas faire…." C’est dans cet état émotionnel que certains praticiens, se présentant avec des termes rassurants comme "sagesse" ou "intuition", arrivent à gagner la confiance de familles plus qu’anxieuses", détaille encore l'experte.

    Comment détecter un praticien douteux ?

    Plusieurs signaux doivent vous mettre la puce à l'oreille... avant d’être pris au piège.

    "Si la personne prétend pouvoir tout résoudre, de l’insomnie aux coliques, en une seule session, c’est mauvais signe", confirme Amélie Boukhobza.

    "Ensuite, l'absence de références scientifiques, des explications vagues basées sur des concepts mystiques, et un manque de transparence sur les processus sont autant d’indices douteux. Enfin, si vous avez l’impression que l’on vous pousse à revenir pour des séances régulières sans amélioration visible, cela pourrait aussi être le moment de prendre du recul", conclut l'experte.


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