Mon nourrisson dort très peu, est-ce normal ?
Alors qu'on dit qu'un nourrisson est censé dormir plusieurs heures consécutives, votre bébé est plutôt éveillé et ne dort que 20-30 minutes entre deux tétées. Faut-il s'inquiéter ? Comme l'aider à bien dormir ? Un pédiatre et une psychologue font le point.
“ Dormir comme un bébé”, une expression qui peut faire rire... jaune certains parents. En effet, avec l'alimentation, c'est l'un des principaux soucis des jeunes parents, surtout s'il s'agit de leur premier enfant. Et pour cause : alors que votre copine vous assure que son bébé “a fait ses nuits dès la sortie de la maternité”, chez vous, les journées et les nuits blanches s'enchaînent. De quoi s'interroger... d'autant qu'on le sait, le sommeil est essentiel pour bien grandir. Alors, entre la théorie et la réalité, qu'en est-il vraiment ?
Le sommeil chez le nourrisson
Jeunes parents, soyez rassurés, “un nourrisson n’est pas censé se conformer à une norme car il y a beaucoup de différences inter individuelles chez les humains. Ainsi, un nourrisson peut dormir entre 8 heures (petit dormeur 7% de la population) et 14 heures (gros dormeur 10% de la population) par jour (24h) en moyenne”, assure Pierre Popowski, pédiatre-homéopathe.
Pour la psychologue Catherine Pierrat, “le sommeil du nourrisson est morcelé, par phases de trois, quatre heures sans distinction entre le jour et la nuit car leur horloge biologique n’est pas en place. Cette horloge biologique commande la production hormonale et elle a besoin de se synchroniser sur la lumière du jour pour suivre le rythme jour/nuit. La mise en place du rythme circadien prend du temps pour se mettre en place”.
En pratique, certains bébés dorment rapidement toute la nuit et dorment aussi quelques heures dans la journée. D’autres dorment peu ou très peu dans la journée. La première année de vie, le tout-petit est censé dormir dans la matinée et faire aussi une sieste l’après-midi.
C'est un petit dormeur : que faire ?
Votre bébé est plutôt dans la catégorie petit dormeur ? ” Il faut tout d’abord ne pas se focaliser sur le temps de sommeil mais sur la qualité de ce sommeil : en clair, il vaut mieux un enfant qui dort peu, mais se réveille en forme et souriant, qu’un enfant qui dort beaucoup mais semble toujours fatigué, grognon…. ”, prévient la psychologue.
Sachez aussi que les courtes siestes (environ 15 min) sont réparatrices, surtout chez les petits dormeurs. De même, inutile de s'affoler si votre nourrisson ne s'endort qu'au sein.
A en croire le pédiatre, “cela n’est pas anormal, car l’allaitement au sein répond au moins à un double besoin : nutritionnel et psycho-affectif. Et les deux sont “ à la demande ”.
Par contre, si votre bébé dort très peu, se réveille en pleurant, en se tortillant, mange peu, perd du poids… il est important de consulter son pédiatre qui éliminera ou traitera les causes physiques. La consultation permettra de procéder à un examen clinique et à une enquête à la recherche de l’absence d’anomalies (troubles diététiques, psychologiques, douleurs, etc …).
Une fois les causes physiques éliminées ou traitées, et si le problème perdure, on se tournera alors davantage du côté psy. D'après Catherine Pierrat, ”il peut être très utile de consulter un psychologue qui pourra à travers une psychothérapie psychodynamique mère-bébé ou parent-bébé identifier des problématiques, et/ou avec une psychothérapie comportementale proposer des solutions très concrètes et surtout accompagner et soutenir les parents.”
Le sommeil du nourrisson coté psy
Les petits dormeurs angoissent souvent leurs parents qui culpabilisent, ont peur de “mal faire”, s’interrogent sur leurs capacités de mère et de père…
Mais avant de s’inquiéter, il faut :
- mettre en place une routine de vie calme et sécurisante avec des temps forts (repas, promenade, bain, jeu...) bien organisés, qui se font toujours au même moment ;
- observer son bébé et apprendre à décoder les signes de besoin de sommeil : est-il grognon ? Bâille-t-il ? Se frotte-t-il les yeux ? Afin de le mettre au lit dès les premiers signes ;
De même, pour éviter de “rater le train du sommeil”, il faut s’interroger sur :
- les conditions matérielles : le lieu où l’enfant dort est-il propice au sommeil ? Suffisamment calme ? La température est-elle idéale ? Y-a-t-il trop/pas assez de lumière ?
- l’environnement familial : y-a-t-il une ambiance qui peut causer de manière inconsciente des troubles du sommeil chez le bébé et une insécurité affective : tensions au sein du couple, angoisse de perdre son bébé par la mort subite du nourrisson par exemple, dépression post partum, troubles de l’attachement mère/enfant…
Sachez que les ennemis du sommeil chez l’enfant sont souvent d’ordre psychoaffectif. Autrement dit, un trouble du sommeil chez le bébé peut révéler un trouble psychosomatique précoce, n’hésitez pas à consulter un pédopsychiatre si ces troubles s’installent.
5 astuces pour l'aider à dormir selon le Dr Popowski
- Balader son nourrisson en poussette, en porte-bébé, le bercer... Mais aussi la musique, le doudou, la tétine. Il faut faire preuve d’un peu de créativité ! Autant d'astuces qui peuvent être utiles pour préserver le temps de sommeil des parents et de la fratrie. A condition, bien entendu, de trouver un petit truc qui soit régulièrement efficace.
- Côté homéopathie, NUX VOMICA 7CH et COFFEA 7CH peuvent améliorer les troubles du sommeil. “Mais pas “ guérir ”, car être “ petit ” ou “ gros dormeur ” n’est pas une maladie, mais une prédisposition codée génétiquement”.
- Le coucher doit se fixer à heure régulière, ni trop tard, ni trop tôt ! Le soir, l’enfant a besoin de vivre un moment de convivialité avec ses parents.
- A l’heure dite, pour accompagner son entrée dans le sommeil, il est bon de respecter son rituel : jouer avec lui, raconter sa journée, laisser une veilleuse allumée, lire une histoire… C’est ce que le Dr appelle “l’heure bleue”. Des instants de relation privilégiée, à préserver chaque jour ! ;
Éviter les dîners trop lourds, si vous allaitez. Pour la maman, un repas à base de légumes, de fruits, et de féculents facilitera l’endormissement de votre tout-petit.