Après la shrinkflation, il faudra être vigilant à la rentrée à la stretchflation
Alors que la pratique consistant à réduire la quantité des produits pour afficher toujours le même prix- appelée "shrinkflation", est désormais encadrée par un arrêté, un nouveau piège est à déjouer au moment des courses. Celui de la "stretchflation". On vous explique.
En novembre 2023, le couperet tombait : 35% de Français confiaient ne pas avoir l'impression de manger à leur faim. Une réalité révélée par le premier Observatoire des Vulnérabilités Alimentaires qui rappelait, entre autres, les terribles conséquences qu'a pu avoir l'inflation sur le pouvoir d'achat de certaines familles. En mars 2023, les prix dans les rayons des grandes surfaces avaient en effet explosé de 15,8%. Difficile de se nourrir selon les recommandations nutritionnelles quand les légumes affichent des tarifs explosifs à +29,3% sur un an.
Un arrêté protège les consommateurs de la shrinkflation
Préférer les produits à marque de distributeur, compléter ses courses avec deux enseignes de supermarché différents, réduire le gaspillage... De nouvelles habitudes sont apparues dans le quotidien des Français, qui ont appris plus que jamais à comparer les prix. Un réflexe qui est d'autant plus devenu indispensable lorsque les consommateurs ont découvert l'astuce des industriels pour faire fructifier leurs gains sans que cela ne se voie (trop). Nom de code : shrinkflation. Un néologisme reprenant le terme de "shrink", signifiant rétrécir, pour indiquer les produits ayant subi un allégement de la quantité vendue sans que le prix ne soit modifié. La pratique qui a faussé tant de consommateurs est telle qu'un arrêté a été pris le 16 avril dernier pour obliger les distributeurs à indiquer clairement depuis le 1er juillet dernier les articles qui en ont fait les frais.
Stretchflation : la nouvelle arnaque
Les marques contre-attaquent, et c'est encore aux dépens du consommateur. Voici désormais la "stretchflation". Un néologisme toujours, qui pourrait de prime abord donner l'impression que l'avantage est donné à l'acheteur. En anglais, "stretch" signifie en effet étirer. Ce nouveau mot évoque ainsi l'idée que les industriels ont augmenté le poids de leurs produits. Bien sûr, ils n'ont pas maintenu le même prix. Les marques les gonflent même, et de façon démesurée sans rapport avec la quantité ajoutée. Révélée par le journaliste spécialisé dans la consommation Olivier Dauvers, cette pratique peut en effet être de l'ordre de 35%, quand on prend l'exemple des buns McCain dont le poids a gonflé de 15%. Cette hausse étant souvent disproportionnée, il est d'autant plus compliqué pour un consommateur d'être vigilant, surtout s'il faut comparer chacun des prix des articles mis dans le chariot.
Rappelons qui plus est que les pièges sont partout au moment des courses, comme celui du "cheapflation". Cette "technique" consiste à changer la recette d'un produit en privilégiant des ingrédients de moindre qualité, pour toujours le même prix final, voire plus.
ETX Studio
