Un tiers des parents français se privent de nourriture pour faire manger leurs enfants

AFP/Relaxnews Agence de Presse

Alors qu'une étude Cofidis publiée en début de semaine fut jugée par certains comme provocante en indiquant que 23% de Français ne connaissent pas de fins de mois difficiles puisque leur pouvoir d'achat a augmenté par rapport à 2023 - soit une proportion jamais vue depuis la création de cette analyse il y a douze ans, le baromètre du Secours Populaire tout juste sorti rappelle la réalité du quotidien d'une tout autre frange de la population française. Celle qui éprouve des difficultés financières pour subvenir à ses besoins primaires, comme celle de manger.

Si la part de Français déclarant avoir connu la pauvreté ou être sur le point d'en faire les frais atteint les 62% (en hausse de quatre points par rapport à 2023), un nombre important de consommateurs disposent de ressources financières bien trop faibles pour remplir leurs assiettes. Parmi les parents interrogés, 33% confient s'être déjà privés alors même qu'ils avaient faim pour que leurs enfants puisent eux se nourrir. Cette conséquence est même régulière pour 10% d'entre eux. Dans le même temps, 30% de Français ont du mal à s'acheter des aliments sains pour suivre un régime nutritionnellement équilibré. C'est en particulier le cas des habitants de métropoles dites moyennes (36%), qui ne correspondent ni à la banlieue ni aux grandes métropoles. En toute logique malheureusement, les foyers très modestes qui gagnent moins de 1.200 euros par mois sont 61% à connaître ce quotidien (en hausse de 4 points). Par exemple, acheter des fruits et des légumes constitue un vrai effort financier pour en manger tous les jours ; c'est le cas de 38% de personnes interrogées. Au final, 32% de Français ne peuvent pas faire trois repas par jour.

Il faut ainsi imaginer un quotidien difficile à gérer, car l'alimentation ne concentre pas les seules privations. Alors que 38% de Français avouent avoir des difficultés à payer leur loyer ou remboursé leur emprunt immobilier, près de la moitié (47%) ont du mal à régler leurs factures d'énergie. Quant aux soins de santé, ce sont des dépenses supplémentaires difficiles à intégrer au budget familial quand les remboursements prévus par la sécurité sociale ne sont pas optimaux pour 43% de répondants. Reste encore à payer tous les frais en lien avec les enfants, que ce soit la cantine, les vêtements ou les fournitures scolaires. Ceux-ci sont des casse-têtes financiers pour 45% de Français tandis que 39% ont aussi du mal à faire face à leurs frais de transport. Au final, selon les avis recueillis par ce baromètre annuel, une personne seule doit disposer de 1.396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre.

*Cette étude a été réalisée auprès de 996 personnes, un échantillon représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus, interrogé du 24 au 26 mai 2024.