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  • Pourquoi se met-on autant la pression face aux résultats scolaires de nos enfants ?

    Publié le  , mis à jour le 
    Lecture 3 min.
    en collaboration avec Johanna Rozenblum (psychologue clinicienne)

    Pourquoi nous mettons-nous tant de pression face aux résultats scolaires de nos enfants

    Vous êtes plus à cheval sur les notes et les résultats que vos propres enfants qui passent leurs examens (ou leurs contrôles) ? Mais pourquoi se met-on une telle pression ? Et celle-ci est-elle utile ? Nous avons posé la question à une psychologue.

    En cette fin d'épreuves écrites du Baccalauréat, combien de parents sont-ils plus angoissés que leurs lycéens à propos des résultats ? S’il n’existe pas de chiffres précis sur le sujet, il suffit de regarder autour de soi : beaucoup ! Comme tous les parents qui ont surveillé de près la moindre note de l’année depuis la primaire, envisagé du soutien dès la moindre baisse de niveau ou se sont demandés s’ils n’avaient pas une responsabilité dans un 4/20 en math... Bien sûr, une mauvaise note n’est pas ce que l’on souhaite pour nos enfants, mais pourquoi se met-on une pression folle à propos de leurs résultats ?

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    Un système français essentiellement basé sur la réussite et les diplômes

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    Si 86% des parents se disent préoccupés par la scolarité de leur enfant (selon une enquête Kantar en 2020), cela vient déjà de la façon dont est menée la scolarité, voire l’arrivée dans la vie professionnelle en France. Contrairement à d’autres pays (où la motivation, l’expérience et les idées priment) l’insertion professionnelle en France reste fortement corrélée aux diplômes. Nos enfants sont d’ailleurs évalués dès la maternelle, avec des couleurs, des appréciations puis des notes, dans la plupart des cas.

    Les systèmes de partage tels que Pronote au collège ou même Parcoursup au lycée augmentent la pression sur les résultats d’un cran : Pronote vous envoie les notes en temps réel (certains parents y seraient accro), quand Parcoursup enregistre celles-ci, pour donner accès ou non aux études voulues. Il y a en effet de quoi devenir tendu. D’autant plus que ces notes, finalement disent souvent quelque chose de nous, parents.

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    Les notes, (faux) reflet de notre éducation ?

    Car si la réussite de nos enfants est un peu la nôtre, leur échec l’est tout autant, du moins c’est ce que nous pensons.

    "Quand un enfant est en difficulté scolaire, les enseignants ont tendance à penser que cela résulte des pratiques familiales, en particulier en milieu populaire ou quand les mères sont seules", confirme Gaële Henri-Panabière, maîtresse de conférences en sciences de l'éducation à l'université Paris-Cité dans le magazine Slate. "ll est très stigmatisant d'avoir un enfant en difficulté, car beaucoup de familles reprennent à leur compte l'hypothèse de l'école que les parents sont, au moins en partie, responsables", poursuit-elle.

    Contactée sur le sujet par Doctissimo, Johanna Rozenblum psychologue clinicienne développe un peu plus cette ambivalence :

    "Bien sûr, on s’inquiète des notes de nos enfants, parce qu’on veut le mieux pour eux et pour leur avenir, mais aussi parce qu’il se joue quelque chose de très personnel. Dans la réussite de nos enfants, il y a aussi une réussite en tant que parents, une sorte de transfert, tiré par une notion éducative dictée par la société : l'enfant qui réussit à l’école réussira dans la vie. Inutile de dire que ce n’est pas toujours vrai".

    Dans notre tension autour des notes se mélange donc réalité et transfert : "Notre exigence c’est notre capacité à nous dire c’est comme cela que je fais le mieux pour lui, pour lui préparer un meilleur avenir possible".

    Mais croire que la réussite de son enfant à l’école dépend entièrement du ou des parents, c’est encore se mettre une charge immense sur les épaules, rétorque la psychologue. Peut-être est-il utile de rappeler que les enfants possèdent leurs propres forces et faiblesses, leur propre vision de l’avenir (qui ne passe pas forcément par les longues études) et qu’ils sont capables de puiser dans les ressources dont ils ont besoin pour leur propre réussite.

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    Sources
    • Entretien avec Johanna Rozenblum, psychlogue clinicienne le 21 juin 2024.
    • Slate.
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