Sport et parentalité : pour la première fois des JO, le village olympique se dote d'une crèche

Magali Régnier Journaliste

Ces Jeux Olympiques parisiens ne cessent décidément pas d’innover. Après une cérémonie d’ouverture hors d’un stade, les lieux uniques de compétition, cette édition française est également la première au monde à prévoir une nurserie au sein même de son village olympique.

Ne plus choisir entre performances et maternité

L’idée a été portée par la légende de l’athlétisme Allyson Felix, nommée à la commission des athlètes du Comité international olympique, qui a souhaité oeuvrer pour la parentalité dans ces jeux. En 2024, le village olympique est donc doté pour la première fois, d'une crèche, ainsi que d'un espace pour la "santé mentale des athlètes" et d’un espace allaitement : "ça m'est venu après avoir eu ma fille (en 2018). La première année, je l'emmenais partout en compétition et c'était très difficile", confiait à l’AFP l’athlète aux sept médailles d’or.

Concrètement, l’espace financé par Pampers est installé dans la zone non-résidentielle du village olympique et entend permettre aux athlètes de passer du temps avec leurs enfants. Ceux-ci peuvent donc y retrouver leurs enfants "en âge de porter des couches" pour une heure, et sur réservation, autant de fois que possible. En plus de l’espace allaitement, une bibliothèque, une table à langer, un espace de jeux ont été prévus. Des chambres sont aussi proposées aux athlètes féminines dans un hôtel de Saint-Denis. Elles peuvent y être hébergées, ainsi que la personne responsable de l'enfant le temps de la compétition, et s'y rendre pour allaiter.

"Cela dit vraiment aux femmes qu’elles peuvent choisir la maternité et être au top de leur art sans perdre le rythme", souhaitait Allyson Felix.

Un premier pas, mais des efforts encore limités

Si cette première est à saluer et prouve une nouvelle orientation dans le sport, (en 2021 à Tokyo, le CIO avait tout simplement interdit aux familles d’accompagner leurs parents), cette salle famille n’est toutefois pas au goût de tous ou ne semble pas encore suffisante.

Tout d’abord, la nurserie "ne fournira pas de services de garde d'enfants", avait prévenu le Comité international olympique dans un communiqué. Pour en bénéficier, les familles doivent ainsi réserver "un créneau horaire privé ou partagé". L’espace est également réduit, compte tenu de la compétition qui prendre place. "Qu’on se comprenne bien, il n’est pas question, ici, de tenir plus de trois, peut-être quatre enfants très calmes. Contexte oblige, de petits couloirs de course ont été peints sur le plancher coussiné, mais même un coureur très court sur pattes ne ferait pas plus de cinq enjambées avant de rencontrer un mur", a fustigé un rédacteur du journal québécois, Le Devoir. Ce premier pas reste tout de même un top départ pour plus d’inclusivité à l’avenir.