Plus que la multiplication de règles, c'est l'autonomie des étudiants qui améliore leurs résultats scolaires
Pour beaucoup, les résultats scolaires des collégiens stagnent, reflétant un manque de rigueur dans les classes. Pourtant, selon une étude américaine, l'autonomie des étudiants serait la solution pour améliorer leur assiduité et leurs performances scolaires.
Une étude, menée par l'université Carnegie Mellon (CMU) et publiée dans la revue Science Advances, révèle que la liberté et l’autonomie pourraient être les clés pour améliorer l'assiduité et les performances scolaires, contredisant l'idée d'une réglementation plus stricte.
Les chercheurs ont analysé les données de 60 à 200 étudiants soumis à trois types de politiques d'assiduité : l’assiduité obligatoire - les étudiants doivent être présents sous peine de sanctions - l’assiduité facultative, où la présence n'est pas obligatoire, puis, "l’assiduité facultative-obligatoire", selon laquelle les étudiants choisissent eux-mêmes de rendre leur présence obligatoire en guise de pré engagement. "Cette politique permet aux étudiants de choisir au début du semestre s'ils souhaitent faire de la présence un élément de leur note", explique l'étude. Contrairement aux idées reçues, 73 à 95% des étudiants ont opté pour une présence obligatoire et seulement 10% ont regretté leur choix à l'issue du semestre.
Les résultats de l'étude ont révélé que l'assiduité des étudiants dans les groupes obligatoires a diminué au cours du semestre. En revanche, elle est restée stable dans les groupes "facultatif-obligatoire". "Chaque fois que vous donnez la liberté de choisir, vous donnez aux étudiants le sentiment de contrôler leur éducation", affirme Danny Oppenheimer, professeur aux départements des sciences sociales et de la décision et de la psychologie à la CMU et co-auteur de l'étude, dans un communiqué. "Cela met l'apprentissage entre les mains des étudiants et accroît leur motivation", ajoute-t-il.
Les chercheurs ont également examiné l'impact de l'autonomie sur l'implication des jeunes dans leurs devoirs. Les étudiants, dans le cadre de la même politique des "devoirs facultatifs-obligatoires", avaient le choix d'effectuer le devoir demandé ou de passer à un type de devoir plus facile à tout moment avant les partiels. Selon l'étude, "85 à 90% des étudiants ont choisi de s'attaquer au travail plus difficile". En passant plus de temps sur leurs travaux, ils ont appris davantage que ceux obligés de faire les mêmes devoirs. Cette approche les a poussés à s'investir davantage dans leur apprentissage.
"L'idée était que le fait de leur donner un plus grand contrôle sur leur propre apprentissage les préparerait au monde réel", explique Simon Cullen, professeur adjoint au département de philosophie et co-auteur de l’étude. "Les élèves peuvent être poussés à exceller dans nos cours par les mêmes sources de motivation qui les poussent à poursuivre d'innombrables projets et passions qui ne nécessitent aucune incitation extérieure. Mais seulement si nous les laissons choisir d'apprendre", déclare le professeur.
Cette étude révèle également l'enjeu auquel se confrontent les pratiques éducatives actuelles, qui semblent négliger l'importance de l'autonomie des étudiants.
"À l'heure où les établissements d'enseignement supérieur sont confrontés à des problèmes d'engagement, de rétention et de réussite scolaire, cette étude offre une nouvelle perspective. En confiant aux étudiants un plus grand contrôle sur leur éducation, les établissements pourraient non seulement améliorer les résultats scolaires, mais aussi favoriser un environnement d'apprentissage plus positif et plus responsabilisant", conclut Simon Cullen.