Vous avez tendance à imiter les autres quand vous dansez ? C’est normal, d’après la science
Si vous allez fréquemment en boîte de nuit, vous avez peut-être déjà constaté que les fêtards semblent danser de façon synchronisée. Comme s'ils avaient tous appris la même chorégraphie. Un phénomène qui n'a rien à voir avec la danse en elle-même, mais plus avec notre cerveau, comme l'affirme une étude parue dans la revue Current Biology.
Une équipe de recherche italienne en a eu la preuve après avoir mené une expérience d’un genre particulier. Pour les besoins de leur étude, les universitaires ont transformé leur laboratoire en une grande piste de danse. Ils ont invité 80 volontaires à venir s’y déhancher, après les avoir préalablement munis de casques diffusant de la musique, comme lors des soirées "silent disco". Durant l’expérience, plusieurs caméras filmaient les participants afin que les chercheurs puissent, par la suite, analyser leurs mouvements de danse.
Il s’avère que les volontaires avaient tendance à faire quinze types de mouvements différents, certains avec la tête et d’autres qui mobilisaient davantage l’entièreté du corps. Mais les chercheurs ont étonnamment constaté que les participants ne faisaient pas ces mouvements par hasard. Ils se fiaient soit à la musique soit aux autres danseurs autour d’eux.
En effet, lever les mains ou bouger la tête en rythme sont des gestes qui répondent à la musique. À l’inverse, les danseurs avaient davantage tendance à faire des mouvements latéraux quand ils regardaient les autres danseurs. "Nous avons découvert qu'un groupe de mouvements était synchronisé avec la musique et qu'un autre avec le partenaire de danse. Ces deux processus ne se chevauchent pas, contrairement à ce que nous aurions pu penser. Ils sont totalement indépendants et n'interagissent pas", a expliqué Félix Bigand, coauteur de l’étude, à El País.
Imiter pour mieux se rapprocher
Cependant, un mouvement se démarquait des autres, en raison de sa nature hybride. Il s’agit du rebond vertical. En effet, les danseurs aimaient sauter, tous ensemble, de haut en bas au rythme de la musique. "Nous suggérons que le rebond vertical pourrait être considéré comme un rythme supramodal sur lequel les individus mettent l'accent pour parvenir à une synchronisation interpersonnelle", écrivent les chercheurs dans l’étude. "Nous avançons l'idée selon laquelle le rebond déclenche plusieurs signaux de rétroaction sensorielle susceptibles de renforcer le chronométrage interne et, par conséquent, la coordination interpersonnelle".
Cette étude montre à quel point la danse est un puissant vecteur d’unité sociale. Lorsque nous bougeons ensemble nos corps sur la musique, un sentiment de connexion interpersonnelle finit par apparaître. Pour cause, notre cerveau est programmé pour imiter et copier les gestes des personnes qui nous entourent, grâce, entre autres, au système des neurones miroirs.
En reproduisant les pas des danseurs présents sur le dancefloor, on se connecte à eux. Ce qui pousse notre organisme à libérer des hormones du plaisir. Cela explique le sentiment d’euphorie que l’on peut ressentir en dansant avec un ou plusieurs partenaires. Si vous avez honte de la façon dont vous dansez, n’hésitez pas à vous inspirer des autres. C’est comme cela que l’on apprend, et surtout que l’on crée du lien.