JO-2024 : Covid-19, le retour de la menace fantôme
Trois ans après les Jeux olympiques de Tokyo sans spectateur et trente mois après ceux de Pékin sous une bulle sanitaire stricte, les JO-2024 n'échappent pas au Covid-19, même si la menace est moindre.
Si les images des tribunes vides des JO de Tokyo, reportés d'un an après le déclenchement à l'hiver 2019-2020 de la pandémie de Covid-19, appartiennent bien au passé, le virus n'a pas pour autant disparu.
Des sportifs sont arrivés avec le Covid
Plusieurs cas de sportifs testés positifs au Covid-19 depuis leur arrivée en France ont été révélés. L'équipe féminine australienne de water-polo semble particulièrement touchée avec cinq joueuses infectées, comme l'a confirmé la cheffe de la délégation, Anna Meares.
"C'est confiné à l'équipe de water-polo. Il y a une session d'entraînement et si ces cinq athlètes se sentent suffisamment bien pour s'entraîner, elles y participeront", a-t-elle ajouté, précisant que toute l'équipe avait été testée.
De même, plusieurs sportifs belges ont été testés positifs, selon le médecin du comité national olympique, qui n'a précisé ni les noms, ni les disciplines concernées.
Conséquence directe, certaines délégations ont décidé de renforcer leurs mesures de précaution, comme l'équipe de France d'aviron, dont les rendez-vous médiatiques en amont du début des épreuves se sont déroulés avec obligation de porter un masque.
Une mesure d'anticipation, "une attention, une précaution. On a vu la montée en puissance des phénomènes viraux, parce qu'il ne faut pas parler uniquement de celui auquel on pense tous, le Covid-19. On suit le contexte, pour une discipline comme la nôtre, de force, d'endurance, extrêmement physiologique, un virus à ce moment de la préparation serait catastrophique", a souligné le directeur technique national, Sébastien Vielledent.
"Pas un gros risque de cluster"
Les céistes et kayakistes allemands en sprint ont expliqué "faire à nouveau plus attention", après un rebond des cas de contamination. "Nous faisons preuve de bon sens et on essaie de minimiser les risques", a expliqué la céiste Lisa Jahn.
Quelques jours avant l'arrivée des premières délégations à Paris, le Tour de France avait pris les devants, avec là aussi le retour du masque pour toutes les personnes (organisateurs, invités, journalistes, etc) "en contact avec les coureurs et les membres des équipes cyclistes" avant et après les étapes.
Plusieurs coureurs, dont le champion olympique du VTT Tom Pidcock, ont été affectés par le Covid-19 pendant le Tour, qui s'est terminé dimanche à Nice. Le Britannique a quitté la course mais certains ont continué, malgré des symptômes légers, comme Geraint Thomas.
Du côté des autorités sanitaires françaises, on se veut rassurant. "Non, il n'y a pas un gros risque de cluster. Le Covid est là. On a vu un pic de Covid, léger et loin des années 2020-2021-2022, une petite pression fin mai-début juin, avant une décélération depuis", a estimé le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, mardi matin sur la radio France Info.
Dans son bulletin épidémique hebdomadaire, Santé Publique France reconnait des indicateurs syndromiques et virologiques "en légère augmentation" en médecine de ville et "stables à l'hôpital", tandis que la tendance à la baisse du niveau de circulation du SARS-CoV-2 se poursuivait", après un pic atteint début juillet, selon l'analyse des eaux usées.
"On monitore de très près avec les autorités sanitaires françaises. Il n'y a aucune recommandation spécifique", a souligné le patron de l'organisation des Jeux (Cojo) Tony Estanguet.
Le Cojo souligne que du gel hydroalcoolique est disponible dans tous les centres et au village, alors que les consignes aux sportifs (masque si symptômes et limitations des contacts) sont rappelées.
Toutefois, le cocktail de "brassage, promiscuité, contexte convivial favorise la transmission du SARS-CoV-2, comme des autres virus respiratoires", avait déclaré mi-juin à l'AFP l'épidémiologiste Mircea Sofonea.
Santé publique France insiste mercredi sur les gestes barrières, dont "le port du masque en cas de symptômes", "pour se prémunir d'une infection respiratoire et de ses complications et limiter le risque de transmission".