Marcher lentement augmenterait le risque cardiovasculaire
Une étude menée par des chercheurs français vient de révéler que notre vitesse de marche pourrait prédire nos risques de mortalité cardiovasculaire, à moyen terme. Il n'est plus question de marcher à côté de ses pompes !
3200 personnes âgées de 65 à 85 ans ont été suivies pendant 5 ans par le centre de Dijon dans le cadre de l'étude “Neuroépidémiologie“, menée par Alexis Elbaz et son équipe. L'étude avait pour but d'étudier la relation entre problèmes vasculaires et démence. Outre les maladies cérébrales comme l'Alzheimer, les chercheurs ont également étudiés les problèmes de santé liés au vieillissement (alimentation, consommation médicamenteuse, handicaps...)
S'appuyant sur de précédentes recherches, une unité mixte de l'Inserm-Université Pierre et Marie Curie UMRS_708 s'est penchée, elle, sur la relation entre vitesse de marche et mortalité. L'équipe s'est intéressé plus particulièrement aux causes spécifiques des décès. Les chercheurs de l'U708 ont démontré qu'il existait bien une corrélation entre vitesse lente de marche et mortalité. Ils ont pu démontrer que l'augmentation correspondait à une hausse de la mortalité cardiovasculaire.
La vitesse de marche des personnes testées - dont aucune ne souffrait à l'entrée dans l'étude, de problème de santé pouvant influencer la vitesse de marche - a été mesurée sur une distance de 6 mètres à l'aide d'appareils spécifiques. Les chercheurs ont ensuite étudié, pendant 5 ans, la mortalité au sein du groupe et en ont établi les causes principales. Puis, selon les résultats, le risque de décès a été classé en trois groupes différents : marche lente, marche moyenne, marche rapide.
Les résultats ont révélés que moins on marche vite et plus les risques de décès augmente. Les participants qui marchaient le plus lentement avaient un taux de risque de mortalité 44 % de fois plus élevé que les marcheurs rapides. La hausse de la mortalité est principalement due à un risque de décès d'origine cardiovasculaire, risque multiplié par trois. Ces résultats ne sont ni influencés par le sexe, ni par l'âge, ni même par le profil cardiovasculaire.
L'Inserm souligne dans son communiqué que “l'augmentation de la mortalité cardiovasculaire chez les personnes les plus lentes n'a été perceptible qu'au bout de 2 ans et demi de suivi“. Ce qui signifie comme l'explique Alexis Elbaz et ses collègues que : “la vitesse de marche serait un prédicteur de la mortalité cardiovasculaire à moyen terme.“
Des résultats qui laissent sous-entendre que dans l'évaluation de santé des personnes âgées (moteur et cardiovasculaire), il serait sans doute bon d'inclure dans la batterie de tests, un “test simple et rapide“ de marche.
Alors, si rien ne sert de courir et qu'il vaut mieux partir à point, mieux vaut tout de même le faire de façon soutenue !
Jessica Xavier Source : Communiqué Inserm - 12 novembre 2009