Les clés de la préparation mentale de Léon Marchand : le secret de ses succès aux JO 2024

Flavy Laquaye Rédactrice

À seulement 22 ans, le nageur toulousain Léon Marchand met toute la France d’accord. Après avoir gagné sa première médaille d’or au 400m nage libre dimanche 28 juillet, il remporte 2 médailles d’or de plus mercredi 31 juillet, à seulement deux heures d’intervalles. Salué par la France entière, y compris par les athlètes étrangers, le jeune champion ne semble pas se laisser submerger par la pression et paraît même plutôt serein lorsqu'il s’approche du bassin. Pourtant cela n’a pas toujours été le cas. Mais à quoi lui est dû son grand calme, et comment se prépare-t-il mentalement avant la compétition ? Pour comprendre la force de cette préparation, il faut revenir sur son passé... Doctissimo retrace son parcours et vous éclaire sur sa préparation !

Une remise en question qui aurait pu le faire tout arrêter

Médaillé d’or lors des Championnats de France de 2019, puis deux fois de bronze aux Championnats d’Europe, Léon Marchand remporte également deux médailles d’or et deux médailles d’argent aux Championnats du monde l’année suivante. Une carrière qui commençait très bien !

Pourtant, lors du confinement le nageur est contraint de s'éloigner de la compétition, ce qui lui fait prendre du recul et reconnaître qu'il est au bord du burn-out. Lors d’une interview pour Brut, Léon Marchand se confie sur cette période difficile : "J’avais un peu peur, je ne me sentais pas légitime si je ne ramenais pas une médaille". À cette période, il nageait surtout pour remporter des titres, battre des records et recherchait sans cesse la performance, au point d’en perdre le goût de la natation.

C’est à ce moment-là qu'il entreprend un travail psychologique avec son préparateur mental Thomas Sammut. Le coach raconte auprès de Paris Match comment était l'athlète avant son coaching. "Préparer une compétition générait chez lui de l’anxiété, par peur de décevoir. Il allait nager avec la boule au ventre". Pourtant, "L’excellence n’implique ni de souffrir, ni de subir" ajoute le préparateur. Il a fallu lui réapprendre à se connaître et à aimer la natation.

Une quête de plaisir plus que la quête de performance

Grâce à un préparateur prônant "la performance par le bien-être", Léon Marchand apprend à mieux se connaître et à comprendre sa manière de fonctionner. Il commence à changer de mentalité et déclare auprès de Paris Match : "J’aime bien me dire : qu’est-ce qui se passe si j’échoue ? Et en fait je me rends compte qu’il ne va rien se passer de spécial". Alors qu’il recherchait la performance il y a quelques années, il déclare désormais ne plus puiser son énergie par la peur d’échouer mais par le plaisir de nager. "Maintenant je n’ai plus peur de l’échec. Je suis plus en mode : je profite et j’essaie", explique-t-il. Une façon de penser qui lui réussi, à en juger les propos de Laure Manaudou dans le Parisien. L'ancienne nageuse olympique le décrit comme "extrêmement décontracté" et note "qu'il donne son meilleur quand il est calme et relâché".

Sa préparation passe donc également par une phase de déconnexion. Entre chaque course, le nageur se vide la tête, il essaye de ne pas penser à l’enjeu, de ne pas visualiser sa course et de privilégier l'instant présent. Une fois la compétition terminée, lorsqu'on lui demande de s'exprimer, il préfère mettre en avant ses ressentis plutôt que sa performance.

L'estime de soi, un facteur-clé pour réussir une compétition

Un autre enjeu majeur de la préparation de Léon Marchand consiste à cultiver son amour propre. Si cela est aussi important pour lui, c’est parce que le jeune adulte de nature plutôt timide n’a pas toujours été en harmonie avec lui-même. "Je ne m’aimais pas autant que maintenant. C’est plus facile de rester focus sur soi quand on s’aime", s’exprime-t-il sur Franceinfo. Grâce à sa préparation mentale et à ses nombreuses victoires, le champion olympique affiche désormais une estime de soi renforcée. Cette quête d'affirmation, son coach l'a d'ailleurs bien remarquée. Bob Bowman, l'entraîneur de Léon Marchand ayant également coaché Michael Phelps, s'exprime auprès du Parisien : " Avec Léon, je mets un peu plus de conditionnel dans mes phrases parce que je me suis rendu compte que les choses devaient venir de lui-même, par lui-même, pour qu’il donne son meilleur".

Lors de ces Jeux Olympiques, le jeune champion apparaît plus confiant que jamais, bien dans sa tête et dans son corps. De quoi lui permettre (peut-être) de remporter une quatrième médaille d'or ce vendredi soir, lors de la finale du 200m quatre nages.

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