Donner naissance à votre enfant dans un lieu médicalisé, mais en présence d’une praticienne qui vous connaît, à votre entière disposition est possible. La solution du plateau technique fait de plus en plus d’adeptes. Le point sur son fonctionnement.
A la maternité, la sage-femme de garde suit en même temps, au minimum, deux patientes. Et parfois jusqu’à quatre. Pour proposer une prise en charge de l’accouchement spécialisée et individuelle, Cécile Gabard a choisi de travailler en plateau technique. Elle nous expose ses spécificités.
Le déroulement d’un accouchement en plateau technique
En pratique, dans le cadre d’un accompagnement global, la sage-femme suit la future maman pendant toute la grossesse dans son cabinet. Un lien fort se crée tout au long des neuf mois et met en confiance les futures mamans pour le jour J. Lorsque le travail commence, la sage-femme rejoint sa patiente chez elle pour l’accompagner à l’hôpital pour une péridurale ou à l’imminence de l’accouchement.
Une fois sur place, c’est elle qui aide sa patiente à mettre au monde son enfant, en bénéficiant de toutes les infrastructures du plateau technique. La praticienne reste ensuite auprès d’elle pendant deux heures, pour le post-partum. Et reviendra les jours suivants afin de prodiguer des soins à la jeune maman, ainsi qu’au nouveau-né.
Les risques de l’accouchement en plateau technique
Malheureusement, l’option du plateau technique n’est pas accessible à tout le monde. "Elle s’adresse uniquement aux patientes à bas risque, précise Cécile Gabard. Pour ma part, l’équipe hospitalière doit avoir validé le dossier. Si on remarque une tension anormale, s’il y a une naissance prématurée, etc. on sort du cadre".
Par ailleurs, la situation est plus sécurisée que lors d’un accouchement à domicile. En cas de problème durant le travail, la sage-femme peut à tout moment faire appel à un médecin. L’équipe hospitalière prend le relais, mais la praticienne reste aux côtés de sa patiente pour la soutenir. Par exemple, après une césarienne en urgence, elle peut s’occuper de donner les premiers soins à l’enfant (selon les établissements).
Les bénéfices d’un tel accouchement
Principal avantage, si vous optez pour le plateau technique : vous connaîtrez bien votre sage-femme. Celle-ci répondra mieux à vos attentes et à votre projet de naissance. Elle sera aussi tout à vous pendant l’accouchement. "Avec une seule patiente, on se disperse moins, on est davantage dans l’écoute", reprend Cécile Gabard. Un atout si vous ne souhaitez pas de péridurale. Elle pourra vous masser et vous aider à gérer la douleur.
"La plupart des patientes qui me contactent sont très renseignées, elles ont beaucoup mûri leur projet de naissance. Elles veulent "autre chose", certaines ont peur de l’hypermédicalisation… ou alors, pour une deuxième grossesse, elles refusent de revivre leur premier accouchement".
Les avantages de ce système séduisent : la demande est forte. Pensez donc, si vous l’envisagez, à prendre contact avec un cabinet au plus tôt, dès le premier trimestre de votre grossesse. Elles ne sont que 38, recensées sur le site de l’Association nationale des sages-femmes libérales, à proposer l’accouchement en plateau technique.
Et côté budget ?
Mais avant de vous décider, anticipez l’aspect financier. Les praticiens doivent s’acquitter de la location des locaux à l’hôpital et d’une assurance spécifique… Difficile, par conséquent, de rester dans le tarif conventionnel de la Sécurité sociale (349,44 euros pour un accouchement simple). "Cela varie beaucoup, explique Cécile Gabard. J’estime les dépassements d’honoraires, pour ce type d’accompagnement, aux alentours de 600 euros".
Pensez à vous renseigner auprès de votre complémentaire santé. Certaines peuvent vous aider à faire face à ces frais, en fonction du contrat souscrit.
Clémentine Delignières