Le métier d’infirmière puéricultrice : formation, rôle et missions
On la confond souvent avec l'auxiliaire de puériculture. Mais la puéricultrice est d'abord une infirmière, spécialisée dans l'enfance (de la naissance à l'adolescence). Elle veille à la santé des plus jeunes, à leur protection et à leur bon développement.
À l’hôpital, en PMI, en crèche… elle prend soin – au sens large – des enfants et de leur famille. La puéricultrice s'avère une alliée de choix dans l'aventure de la parentalité.
Une année de spécialisation
Cette professionnelle est infirmière diplômée d’État (bac +3) ou sage-femme (bac +5). Pour se spécialiser, elle a suivi une formation d’une durée d’un an dans les écoles agréées, accessibles sur concours. "C’est d’autant plus important que, depuis 2009, les cursus infirmiers ne comprennent plus de pédiatrie", précise Peggy Alonso, déléguée régionale de l’Association nationale des puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANPDE).
Après 650 heures de cours théoriques et pratiques, 710 heures de stage clinique et 140 heures de travaux dirigés, l’infirmière ou la sage-femme obtient donc un diplôme d’État de puériculture, de niveau bac +4.
En France, 22 895 professionnels ont une diplôme d’État de puériculture. Parmi eux, seulement 324 hommes. Nous avons donc grammaticalement opté, dans ce texte, pour le féminin.
Répertoire ADELI-Drees, données au 1er janvier 2020
Des lieux d’exercice variés
La puéricultrice peut apporter à l'enfant des soins infirmiers : pansements, prises de sang, mise sous oxygène, surveillance post-opératoire, gestes d’urgence… Elle assiste le médecin lors des examens et interventions, ou évalue l’état de santé en son absence. Mais elle dispose aussi d'une connaissance fine du développement de l'enfant et mène des actions pour en favoriser le bon déroulement, en tenant compte de son environnement.
Les parents la rencontrent généralement dès la maternité. Elle les accompagne pour s’occuper du cordon, laver leur bébé, l’allaitement, la bonne installation pour dormir...tout en veillant à l'adaptation du nourrisson et l'établissement des liens familiaux. "Nous rassurons beaucoup les parents, ils en ont besoin", reprend Peggy Alonso. On retrouve aussi la puéricultrice dans les services de néonatologie et de pédiatrie, en libéral, ou bien dans les PMI (avec des déplacements à domicile), les crèches, les centres de soin, etc.
En résumé, elle officie dans les services d’accueil des enfants, de la naissance à l’adolescence.
Répondre aux questions des parents
Face au bouleversement créé par l’arrivée d’un enfant dans une famille, la puéricultrice est une interlocutrice privilégiée. "On peut tout lui demander ! insiste Peggy Alonso. La parentalité interroge et on ne devrait avoir aucun tabou : sur le comportement du bébé, sur la relation avec lui, sur le couple… Notre rôle consiste à observer, écouter, échanger. Si besoin, nous faisons ensuite le relais vers un autre professionnel".
La puéricultrice, bien sûr, aime travailler auprès des enfants, mais elle doit aussi disposer d’un bon sens relationnel avec les parents et les membres de son équipe (médecins, infirmiers, aides-soignants, auxiliaires de puériculture, éducateurs de jeunes enfants…).
Enjeux d’avenir pour la profession
Dans un proche futur, le rôle de cette professionnelle pourraient encore s’affirmer. Selon Peggy Alonso, "on se prépare à une vague de départs en retraite des médecins. Actuellement, on se demande donc comment proposer un suivi de l’enfant qui reste pertinent. L’idée, c’est de proposer un parcours de santé, où la puéricultrice pourra effectuer des actes courants, afin que toute le monde puisse bénéficier d’un accompagnement efficient".
Elle aimerait aussi que les parents se tournent d’abord vers les puéricultrices en cas de questionnement, plutôt que "vers les sociétés privées d’aide à la parentalité qui se multiplient" ou vers "des coachs virtuels pas toujours bien formés"… Peggy Alonso valorise l’analyse globale de la puéricultrice