FIV : découverte d’un algorithme qui permettrait d’augmenter les taux de réussite
Un algorithme d’intelligence artificielle appelé STORK-A permet d’aider à prédire l’aneuploïdie (nombre anormal de chromosomes), l’une des raisons pour lesquelles les embryons issus de fécondation in vitro (FIV) ne parviennent pas à s’implanter. Doctissimo fait le point sur cette découverte porteuse d’espoir pour de nombreux couples en procédure de PMA.
En France, en 2019, 3,7% des enfants ont été conçus par PMA (procréation médicalement assistée), incluant 2,9% par FIV et 0,8% par insémination artificielle. Selon les données de l’agence de biomédecine (2019), le taux de grossesse après une FIV est de 22,5%. Un taux que les médecins espèrent augmenter avec de nouvelles techniques. D’ailleurs, une équipe américaine a mis au point un algorithme d’intelligence artificielle permettant de déterminer avec une précision d'environ 70% si l’embryon issu d’une FIV à un nombre normal ou anormal de chromosomes. Cette condition appelée aneuploïdie est l’une des principales raisons pour lesquelles les embryons issus de FIV ne parviennent pas à s’implanter dans l’utérus et à aboutir à une grossesse.
PMA et IA : un algorithme qui permettrait d’éviter la biopsie des embryons
Actuellement, l’aneuploïdie implique l'échantillonnage de type biopsie et le test génétique des cellules de l'embryon, un geste invasif pour ce dernier… Le nouvel algorithme STORK-A fonctionne en analysant les images de l'embryon au microscope 5 jours après la fécondation tout en intégrant d'autres données essentielles telles que l’âge de la mère et l’apparence de l'embryon (fournie par la clinique ayant réalisé la FIV). Une technique non invasive et plus précise que le seul œil humain. D’après les performances analysées, la précision de l’algorithme dans la prédiction des embryons “euploïdes” aneuploïdes par rapport aux chromosomes normaux avoisine les 70%. "C'est un autre excellent exemple de la façon dont l'IA peut potentiellement transformer la médecine. L'algorithme transforme des dizaines de milliers d'images d'embryons en modèles d'IA qui peuvent finalement être utilisés pour aider à améliorer l'efficacité de la FIV et à démocratiser davantage l'accès en réduisant les coûts », a ainsi déclaré le Dr Olivier Elemento, co-auteur et directeur de l'Englander Institute for Precision Medicine et professeur de physiologie et de biophysique et de génomique computationnelle en biomédecine computationnelle à Weill Cornell Medicine.
NON aux régimes, OUI à WW !
Des vidéos pour visualiser le développement embryonnaire
L’équipe qui a mis au point cette intelligence artificielle a pour projet d’utiliser des vidéos de développement d’embryons afin d’affiner leur algorithme.
"En utilisant la classification vidéo, nous pouvons tirer parti des informations temporelles et spatiales sur le développement de l'embryon, et nous espérons que cela permettra la détection des tendances de développement qui distinguent l'aneuploïdie de l'euploïdie avec une précision encore plus élevée", précise Josue Barnes, doctorant à la Weill Cornell Graduate School of Medical Sciences.
L’objectif de l’équipe de recherche est de se rapprocher des résultats obtenus grâce aux tests génétiques, précis à plus de 90%. Un "objectif ambitieux” selon eux, au service des couples cherchant à avoir des enfants. A noter, en France, en 2021, près de 6 800 projets de PMA ont été comptabilisés par le comité de suivi de la loi bioéthique. Cet algorithme pourrait représenter un espoir pour tous ceux qui se lancent dans cette bataille pour la vie.