Des résidus toxiques dans les produits d’hygiène pour bébé
Dans son numéro de septembre 2018, le magazine 60 millions de consommateurs dévoile les résultats de ses tests sur les produits de soins destinés aux bébés. Des couches aux produits de toilette, les indispensables de l’hygiène des petits ont été passés au crible dans le centre d’essais comparatifs de l'Institut National de la Consommation (INC) .
Couche-culotte : des résultats surprenants
Près de 18 mois après la publication d'une première enquête, le mensuel révèle que certaines couches-culottes contiennent toujours des résidus potentiellement toxiques, comme des pesticides, des Composés Organiques Volatils (COV) ou des Composés organiques halogénés absorbables (AOX).
Sur les 12 références testées, la moitié montrent la présence de substances indésirables, notamment du glyphosate pour quatre d'entre elles. Si l'objectif "zéro toxique au contact des bébés" n'est donc pas encore atteint, l’enquête rassure en soulignant le fait que "les teneurs en substances indésirables restent en très faibles quantités" et ne présentent "a priori" pas de risque sanitaire, bien que le glyphosate soit soupçonné d’être un perturbateur endocrinien.
A noter aussi que "toutes les références contiennent encore un voile de plastique directement au contact du siège", déplore Victoire N’sondé, cheffe de rubrique santé du mensuel.
Les marques Mots d'enfants (E. Leclerc) et Love & Green, mises en avant en 2017 pour leur absence de résidus toxiques, sont cette fois pointées du doigt par l'étude, qui évoque un changement de sous-traitants.
Mais l’étude révèle toutefois de bonnes nouvelles. Ainsi, les couches du leader Pampers, épinglées en 2017, s'en sortent mieux cette année et arrivent en deuxième et troisième place du classement. "Ce changement prouve qu’il est possible de faire attention aux matières premières", estime Victoire N’Sondé.
Le magazine distingue en 2018 la référence Joone, meilleure couche de l'essai, mais aussi la plus chère : 40 centimes la couche.
Globalement, le magazine regrette que les marques n’affichent pas la composition exacte de leurs produits sur le paquet. "Pour arriver au zéro résidu toxique dans les couches, quelles que soient les matières premières utilisées ou le sous-traitant, un contrôle plus sévère des processus de fabrication s'impose", ainsi qu'"une réglementation plus stricte" pour contraindre les fabricants à une transparence totale sur les fibres, parfums, colorants au contact du bébé.
Produits de soins, encore des efforts à faire
Par ailleurs, la revue a passé au crible 143 produits de toilette pour bébé (eaux, laits, crèmes, liniments...). Si la majorité affiche des résultats corrects car tous les fabricants ont renoncé aux parabènes, "des motifs d'inquiétude persistent du côté de certaines marques qui continuent à utiliser du phénoxyéthanol, un conservateur soupçonné de toxicité". L’enquête pointe également du doigt la présence de parfums, susceptibles de provoquer des allergies et inutile pour les bébés. "Le meilleur conseil que l’on puisse donner aux jeunes parents, explique Victoire N’sondé, c’est de choisir des produits avec un nombre limité d’ingrédients. Cela limite le risque de voir apparaître des ingrédients toxiques et rend la vérification plus facile".
A noter que tous les liniments obtiennent une bonne note avec une composition "quasi irréprochable" et une liste très courte de matières premières et de conservateurs.