Anti-épileptique et grossesse : l'ANSM publie de nouvelles données
En complément de l’étude déjà menée sur le valproate, dont la prescription est interdite aux femmes en âge de procréer depuis juin 2018, l’ANSM publie une nouvelle analyse sur les risques de malformations et de troubles neuro-développementaux chez les enfants exposés aux médicaments épileptiques pendant la grossesse.
Depuis juin 2018, les médicaments à base d'acide valproïque ou valproate (Dépakine®, Dépakine Chrono®, Micropakine®, Dépakote®, Dépamide®) sont interdits pendant la grossesse et ne doivent plus être prescris aux filles, adolescentes et femmes en âge de procréer. Ces traitements de l’épilepsie et des épisodes maniaques des troubles bipolaires, sont susceptibles de provoquer des malformations sur le fœtus. En France, entre 1967 et 2016, 2 150 à 4 100 enfants sont nés avec des malformations congénitales graves parce que leur mère avait pris de la Dépakine pendant la grossesse.
Le valproate n'est la seule molécule à risque
Suite à une nouvelle analyse, l'ANSM a détaillé les risques potentiels de chaque médicaments anti-épileptique et les a hiérarchisés en fonction du niveau de risque de malformations. Ainsi, s'il est confirmé que le valproate est le médicament le plus à risque de malformations (fréquence globale augmentée par 4-5), cinq autres substances présentent également des risques élevés : le topiramate, le phénobarbital, la primidone, la carbamazépine et la (fos) phénytoïne (fréquence globale augmentée par 2-3).
L’Agence du médicament appelle à la vigilance sur l’utilisation de la prégabaline, très prescrit en France et qui présente un potentiel risque malformatif. Par contre, la prise de lamotrigine et le lévétiracétam ne montre pas d’augmentation de la fréquence de malformations.
Concernant le risques de troubles neuro-développementaux, hormis dans le cas du valproate, les données actuelles sont trop limitées pour permettre de conclure, estime l'Agence.
Conseils à destination des femmes enceintes épileptiques
Fin 2018, la Haute Autorité de Santé (HAS) a actualisé ses recommandations de prise en charge des femmes épileptiques à partir des données préliminaires de ce rapport. Les médecins sont incités à "considérer le risque lié à l’exposition aux antiépileptiques au cours de la grossesse est à considérer dès l’instauration du traitement."