Bébés échangés : l'intérêt des bracelets d’identification
Il y a vingt ans, deux petites filles étaient échangées par erreur après leur naissance dans une clinique cannoise. Une affaire incroyable, dont le procès s’est ouvert ce mardi au tribunal de grande instance de Grasse. L’occasion de revenir sur le rôle des bracelets d’identification aujourd’hui.
En juillet 1994, deux nouveau-nés, Manon et Mathilde sont traités pour une jaunisse dans une clinique de Cannes (Alpes-Maritimes). Placés dans le même berceau sous une lampe contre la jaunisse faute de place, les nourrissons sont échangés par erreur par une puéricultrice. Un drame qui ne serait pas arrivé si les deux bébés avaient porté un bracelet d’identification.
Le bracelet d’identification, garant de la sécurité des soins
Bleu, blanc ou rose, ces bracelets en plastique portent le nom, le prénom et la date de naissance des nouveau-nés. Placés autour de leur poignet ou de leur cheville, ils servent à éviter les risques de confusion de bébés.
Cette mesure s’intègre dans un dispositif d’“identitovigilance“ plus large. En effet, les nourrissons ne sont pas les seuls concernés. Cela s’applique également aux enfants hospitalisés, aux patients qui vont subir une anesthésie générale, à ceux qui sont dans le coma ou encore ceux qui souffrent de démence ou de confusion mentale comme les malades d'Alzheimer. En somme, le bracelet d’identification doit être utilisé “au minimum pour toute personne incapable de décliner son identité, même temporairement“ selon le Guide pratique de l'identitovigilance réalisé par le CNHB (Collège National de Biochimie des Hopitaux).
Plus de 40% d'enfants sans bracelets d’identification
De plus en plus, le port de ce bracelet d’identité est généralisé à l’ensemble des services afin de garantir une prise en charge optimum et d’éviter toute confusion qui pourrait être gravement préjudiciable à la santé des patients. C’est notamment le cas du CHU de Nîmes depuis octobre 20121.
Systématique dans les maternités françaises depuis plus de quarante ans, une enquête2 réalisée en juillet 2010 par l’ARS Lorraine sur le port de bracelet dans plusieurs services de pédiatrie a toutefois indiqué que dans 40,8% des cas les jeunes patients (nouveau-nés et enfants hospitalisés) ne portaient pas de bracelets. Et quand ils en portaient, les informations étaient invisibles dans 13% des cas.
Amandine Garcia
Sources : 1 - Communiqué de presse “Mon bracelet c’est ma sécurité“ 09/10/12. 2 - Résultats de l’enquête sur le port du bracelet d’identification de l’ARS Lorraine