Dépression post-partum : comment éviter l'escalade ?
L'arrivée d'un enfant est une période de la vie où le risque de faire une dépression est plus important. Caractérisés par des symptômes plus intenses et plus durables que le baby blues, la dépression post-partum concerne environ 10 % des femmes et nécessite une prise en charge médicale. A l'occasion de la journée européenne de la dépression le vendredi 27 octobre, voici quelques conseils pour savoir comment agir.
Entre 10 et 15 % des femmes concernées
Entre 10 % et 15 % des femmes souffrent d'anxiété anxiété ou de troubles dépressifs après l'accouchement, surtout les femmes qui auraient eu leur bébé en été ou à l'automne du fait du manque de temps passé à l'extérieur selon une récente étude américaine menée par des chercheurs du Brigham & Women's Hospital de Boston.
Des symptômes multiples et des prédispositions
Parmi les symptômes, tristesse, perte d'intérêt, irritabilité et/ou agitation, et baisse de la concentration se déclencheraient chez des personnes prédisposées, en partie génétiquement, à la dépression et/ou dans un contexte de vie particulier (chômage, troubles psychologiques, dévalorisation, etc.) ou après un accouchement avec complication, sans oublier les pères qui peuvent, eux aussi, rencontrer un épisode dépressif.
Accepter d’en parler
Encore faut-il reconnaître ces différents signes, accepter d'en parler, et leur consacrer une attention toute particulière, surtout s'ils perdurent plusieurs mois après le baby blues qui suit l'accouchement.
Au-delà du risque pour l'équilibre familial, ces troubles peuvent endommager le développement cognitif, émotionnel, social du bébé et la relation mère-enfant. Avec une prise en charge efficace, on peut tout à fait guérir et ainsi éviter les risques de rechute qui sont de 50 % à deux ans et de 80 % tout au long de la vie.
Ne pas hésiter à consulter
Ainsi, les spécialistes conseillent aux jeunes mères de consulter sans culpabilité leur médecin traitant qui peut constituer le premier recours pour vérifier s'il s'agit bien d'une dépression post-partum, une fois les dérèglements hormonaux écartés. Pour les patients qui présentent entre 5 et 7 symptômes, la dépression est considérée comme légère à modérée. Au-delà de 8, elle est dite sévère, selon l'Inserm.
Le rôle de l’entourage pour une prise en charge précoce
L'alerte peut aussi être donnée par l'entourage, qui doit rester vigilant quant à l'état physique et psychologique de la mère, malgré la place privilégiée du bébé. Plus la prise en charge sera précoce, plus la guérison est rapide.
Différentes options thérapeutiques
Comme pour toute dépression, une fois le diagnostic posé, le traitement repose sur des médicaments antidépresseurs et/ou la psychothérapie. "Ils permettent d'obtenir une guérison dans 67 % des cas, parfois après plusieurs séquences de traitement", explique l'Inserm.
Pour agir sur les symptômes de manière autonome, l'hygiène de vie est essentielle avec une activité physique modérée et un régime alimentaire équilibré. Autre outil thérapeutique puissant, parler et être soutenu par des femmes, des amis ou des associations de parents qui ont vécu les mêmes épreuves après une naissance permet de casser le tabou du bonheur maternel.
Ne pas confondre avec le stress post-traumatique
À noter que la dépression post-partum peut être confondue avec un stress post-traumatique suivant la naissance, défini par la récurrence d'images envahissantes type flashback et des cauchemars. L'EMDR (désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires), une technique basée sur des mouvements oculaires pour déprogrammer les informations, s'avère efficace dans ce cas précis.