La première adoption... d'un embryon !
Pour la première fois en France, un couple infertile a puadopter... un embryon ! Jusqu'à maintenant, les couples quirencontraient des problèmes de procréation pouvaientavoir recours à différentes techniques : unproblème fonctionnel peut être contourné parune fécondation in vitro, et ainsi obtenir une naissanceavec les deux parents biologiques. S'il y a une absence despermatozoïdes fonctionnels chez le père ou d'ovuleschez la mère, il faut faire appel à un donneur ou unedonneuse, en fonction des cas. Mais certains couples cumulent lesdeux problèmes : à la fois unestérilité masculine et une absence d'ovule utilisablechez la femme. Aujourd'hui, ces couples peuvent avoir recours à un dond'embryon, c'est-à-dire un ovule déjàfécondé. Ils sont issus des embryonssurnuméraires congelés lors de tentatives d'autrescouples pour avoir un enfant. Car lors de procréationsmédicalement assistées (n'ayant pasnécessité de donneur), tous les embryonsfécondés ne sont pas forcémentutilisés. Et si l'implantation fonctionne dès lespremiers essais, ces embryons deviennent inutiles. Leurs «parents » peuvent alors décider de les offrir àd'autres couples. C'est ce qui a permis à Clara denaître le 14 juin 2004. Ce don d'embryon avaitété autorisé par les lois de bioéthiqueen 1994 et le décret paru en 1999, mais il a fallu attendre2004 pour que le premier bébé voie le jour enFrance.
Petit détail juridique : ce don est assimilé àune adoption. De plus, seul le transfert d'embryon estautorisé. Pas question pour les parents de « faireleur marché », en choisissant le sperme de telpère et l'ovule de telle mère...
Source : Déclaration du Dr Jacques Montagut, duComité Consultatif National d'éthique, pour leFigaro, juin 2004.