Mortalité maternelle en France : baisse des décès par hémorragie
L’Inserm vient de publier les derniers chiffres concernant la mortalité maternelle en France. Point positif : le taux de mortalité par hémorragie a diminué de moitié, même si de grandes inégalités persistent sur le territoire.
L’Enquête Confidentielle sur les Morts Maternelles (ENCMM) éclaire les spécialistes sur les causes de décès des femmes survenant avant, pendant ou suite à un accouchement. De 2010 à 2012, 256 décès maternels ont été identifiés. Cela représente 85 morts par an en France soit environ 10 décès maternels pour 100 000 naissances vivantes. Des chiffres globalement stables par rapport à la période précédente (2007-2009), et dans la moyenne des pays européens.
Amélioration des soins autour de l’accouchement
En dix ans, la mortalité liée directement aux complications obstétricales (hémorragie, éclampsie..) a fortement diminué. "On constate pour la première fois, une baisse statistiquement significative de la mortalité par hémorragie obstétricale dont la fréquence a été divisée par 2 en dix ans. Ces résultats témoignent d’une amélioration globale de la qualité de soins obstétricaux au cours de la période étudiée." Malgré tout, les chercheurs estiment que la quasi-totalité des décès par hémorragie restants est évitable. Or, il s'agit de la première cause de mortalité maternelle en France (11% des décès) alors qu’ils sont devenus rares dans d’autres pays. Comme l'expliquent les chercheurs, "la mobilisation ne doit pas diminuer et les résultats de ce rapport permettent de dessiner de nouveaux axes de travail pour réduire encore la mortalité par hémorragie".
Mortalité maternelle : des inégalités territoriales et sociales
En fonction des régions, les taux de décès sont plus ou moins importants du fait des inégalités sociales et territoriales. Ainsi, 1 décès maternel sur 7 survient dans les Départements d’Outre-Mer. De plus, le nombre de décès maternels rapportés aux naissances vivantes sur ces territoires est 4 fois plus élevé qu’en métropole. Enfin, les femmes migrantes sont davantage concernées. Au sein de cette population, la mortalité maternelle est 2,5 fois plus élevée par rapport aux femmes nées en France. En cause notamment : "la barrière linguistique qui serait parfois impliquée dans la chaîne événements ayant conduit au décès."
Source : Communiqué de presse Inserm