Pollution atmosphérique : elle augmente le risque de croissance anormale du fœtus
L'exposition à une forte concentration de certains polluants aériens pendant la grossesse serait responsable d'une croissance fœtale anormale selon une étude publiée par l'École de santé publique de Yale (YSPH). Ces recherches sont les premières menées dans un secteur géographique dont l'air est ultra-pollué.
De nombreuses études récentes ont déjà établi des liens entre l'exposition à la pollution et l'augmentation du risque de maladie cardiaque, d'asthme et d'infertilité masculine. Mais une équipe de chercheurs a choisi de se pencher cette fois sur les effets de la pollution sur la croissance fœtale, un sujet encore peu étudié.
Des particules ultrafines
Afin de tester l'hypothèse selon laquelle une exposition à de forts taux de PM10 pendant la grossesse ferait accroître le risque de croissance anormale du fœtus, les chercheurs ont analysé le cas de 8 000 femmes du Lanzhou (Chine) entre 2010 et 2012.
Parmi les particules en suspension dans l'air (poussière, fumée, gouttelettes etc.), les PM10 sont des particules ultrafines de 10 microns de diamètre, ce qui est plusieurs fois plus fin qu'un cheveu humain.
En collaboration avec des équipes de la maternité provinciale de Gansu et l'hôpital des enfants, l'équipe a mesuré la concentration moyenne quotidienne de PM10 dans le Lanzhou. En utilisant des échographies, les chercheurs ont également mesuré quatre paramètres de la croissance du fœtus pendant la grossesse.
Un risque de surcroissance de périmètre crânien
Leurs observations mettent en évidence une association systématique entre la forte exposition aux polluants et le risque élevé de surcroissance du périmètre crânien.
Yawei Zhang, médecin et professeure associé à l'YSPH, commente ces résultats en expliquant qu'ils devaient à présent être confirmés par d'autres études consacrées à des populations différentes.
Des conséquences post-natales à étudier
Zhang ajoute qu'il est important d'identifier spécifiquement les particules responsables du risque accru de surcroissance en étudiant la composition des particules PM10.
"Nos résultats ont d'importantes implications dans le domaine de la santé publique. Ils appellent de futures études plus poussées afin d'identifier précisément les mécanismes sous-jacents et les conséquences post-natales de nos découvertes", explique Zhang. "Nous allons répliquer ces résultats en étudiant une autre cohorte de naissances et nous continuerons à identifier les individus les plus exposés aux méfaits de la pollution de l'air".
Zhang ajoute que les femmes de la région du Lanzhou peuvent éviter le problème de surcroissance en choisissant le moment de la conception et en réduisant leurs activités en plein air les jours de forte pollution.