Dépression pendant la grossesse : le Prozac® augmente le risque de malformations
Le traitement par fluoxetine (psychotrope contenu dans le Prozac®) pendant la grossesse augmente le risque de malformations chez l’enfant à naître, selon une étude publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology.
La fluoxetine, psychotrope largement prescrit pour traiter la dépression augmenterait de 18 % le risque de malformations majeures du fœtus quand il est pris pendant la grossesse. Aussi, il augmenterait le risque de malformations cardiaques de 36 %. Ce risque est particulièrement élevé durant le premier trimestre de grossesse.
Un risque élevé de malformations cardiaques en tout début de grossesse
Pour parvenir à ce constat, les chercheurs se sont appuyés sur 16 études ayant cherché à démontrer un lien entre la fluoxetine et le risque de malformations chez le fœtus. Dans les années 1990, ce psychotrope a été considéré comme non dangereux pendant la grossesse. Or, plusieurs études publiées ces dernières années ont révélé qu’il y avait un lien entre ce traitement et des malformations importantes chez les nouveau-nés, notamment au niveau du cœur.
"Ces résultats devraient être pris en compte par les médecins et les femmes enceintes avant de commencer un traitement par fluoxetine pendant la grossesse", insiste l’étude.
La fluoxetine peut être prescrite pendant toute la grossesse
En France, le traitement par fluoxetine peut être prescrit chez la femme enceinte, quel que soit le terme de la grossesse. En revanche, si la future maman souhaite allaiter, la stertraline (Zoloft®) ou la paroxétine (Deroxat®) seront privilégiées. Le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) rappelle toutefois que "si le traitement est poursuivi jusqu’à l’accouchement, la survenue éventuelle de troubles néonataux transitoires sera prise en compte lors de l’examen du nouveau-né".