Substances toxiques dans les couches pour Bébé : ça s'améliore, mais des efforts restent à faire
Suite à la mise en garde de l'agence sanitaire ANSES en janvier 2019 sur la présence de substances toxiques dans les couches pour bébé, une enquête de la DGCCFR vient de révéler que, conformément à leurs engagements, les fabricants ont réussi à améliorer la compositions de leurs couches. Aucune d'entre elles ne contient à ce jour de de substances toxiques au-delà des seuils autorisés. Néanmoins, certains efforts restent à faire.
En janvier dernier, un rapport de l’ANSES révélait la présence au-dessus des seuils sanitaires de 12 substances chimiques présentant des risques potentiels pour la santé des bébés dans toutes les références de couches testées (23 au total). En effet, certaines substances chimiques, dérivés de chlore ou d’hydrocarbure, certains composés d’origine volatiles (COV) ou résidus de pesticides peuvent, à long terme, avoir des effets négatifs sur la santé des tout-petits. A la clé, des risques de cancer, une potentielle toxicité pour les organes vitaux ou des troubles du développement de l’enfant. Quant aux substances parfumantes, comme l’alcool benzylique, la coumarine ou encore le limonène, elles sont susceptibles de provoquer des irritations, voire des allergies.
Selon l'Anses, il existait un risque potentiel "sur le long terme" lié au "dépassement des seuils sanitaires pour un certain nombre de substances".
Enjoins par le gouvernement à éliminer ces substances nocives de leurs produits, les professionnels s’étaient engagés à "prendre dans les meilleurs délais les mesures garantissant la sécurité des produits sur le marché." Mandatée pour mener une enquête, la Direction Générale de la Répression des Fraudes (DGCCRF) avait estimé en septembre 2019 que “les engagements étaient - à ce stade- globalement respectés”par les professionnels du secteur, notamment grâce à l’élimination de certains parfums et hydrocarbures aromatiques.
La DGCCRF a passé au crible les 32 marques de couches pour bébé en vente en France. Le journal Le Parisien a révélé ce jeudi 2 juillet le résultat de cette enquête.
32 marques ont été passées au crible
Globalement, la composition des couches vendues en France s’est améliorée. Aucun produit ne dépasse les seuils autorisés, mais certains marques ont encore des efforts à faire.
Ainsi, 3 marques, dont le leader Pampers pour son modèle de couches Pampers premium protection, ont été pointées du doigts car elles contiennent de formaldéhyde ou desHAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques) a plus de 10% des seuils réglementaires. "Si ces teneurs ne justifient pas d'ordonner le retrait des produits du marché, cela reste un sujet pour nous, notamment concernant le formaldéhyde. En effet, il est préférable de disposer de marges par rapport à ce seuil, car les bébés peuvent être également exposés au formaldéhyde dans l'alimentation ou l'environnement. Plus de 10% dans les couches, c'est trop !", a expliqué Loïc Tanguy, directeur de cabinet de la DGCCRF au Parisien.
Ces substances ne résultent pas d'un ajout intentionnel du fabricant mais sont produites lors de la fabrication.
Vers une règlementation européenne ?
La DGCCRF demande également que des mesures de restrictions relatives à ces produits soient prises au niveau européen. En effet, il est possible, grâce au règlement REACh (Enregistrement, évaluation, autorisation et restriction des substances chimiques), d'obliger les fabricants à réduire ou à éliminer les substances dangereuses de leurs produits présents sur le marché européen. Cela a été fait pour les jouets par exemple, qui ne doivent plus contenir de phtalates.