Diagnostic de la grossesse : les grands principes
Le diagnostic de la grossesse est opéré par votre médecin. C'est le dosage de la présence dans l'organisme de l'HCG (hormone chorionique gonadotrope) qui seul lui permettra d'établir de façon certaine votre début de grossesse.
Le diagnostic de la grossesse est réaliser par votre médecin, qui s'attachera à deux données principales : les causes de votre absence de règles et celles d'éventuels saignements anormaux. Mais, c'est le dosage de la présence dans l'organisme de l'HCG (hormone chorionique gonadotrope), via un test urinaire ou sanguin pratiqué en laboratoire, qui seul lui permettra d'établir de façon certaine votre début de grossesse.
Retard de règles : les différentes causes
Bien qu'un retard de règles soit d'emblée évocatrice de grossesse, l'absence de règles à la date prévue peut correspondre à d'autres éventualités.
Sur le plan terminologique, il faut d'abord noter que certaines femmes disent "avoir du retard" alors qu'il s'agit en réalité de cycles longs, plus ou moins réguliers, et ce de façon habituelle.
Mais, pour autant que la patiente se rappelle avec précision la date de ses dernières règles, un retard menstruel ne peut correspondre qu'à quatre éventualités, par ordre de fréquence :
- L'installation d'une grossesse, désirée ou non.
- Un cycle perturbé par une anomalie ovulatoire accidentelle, qui en allonge la durée : pour une raison patente (pathologie aiguë, choc émotionnel) ou non, l'ovulation ne s'est pas produite, ou n'est survenue qu'avec 10 à 15 jours de retard reculant d'autant la menstruation. Cette ovulation tardive est également courante lorsque certaines thérapeutiques hormonales ont été administrées dans le cycle (estrogènes préovulatoires, " pilule du lendemain ", corticoïdes retard injectables...) ou dans certaines situations, par exemple au cours du cycle qui suit l'arrêt des estroprogestatifs.
- Un kyste ovarien fonctionnel peut également perturber le cycle, qu'il s'agisse d'un kyste folliculaire avec anovulation, ou d'un kyste lutéal : dans ce dernier cas, le corps jaune kystique acquiert une durée de vie anormalement prolongée, entraînant un allongement correspondant du plateau thermique et faisant porter par excès le diagnostic de grossesse (... et de fausse couche précoce) chez des patientes suivies pour infertilité. La phase lutéale peut être également anormalement prolongée par l'administration de progestérone, de progestatifs de synthèse, ainsi que d'HCG.
Comment savoir s'il s'agit d'une grossesse ?
Une simple courbe thermique
Une simple courbe thermique suffit à reconnaître un cycle perturbé. En dehors des patientes suivies pour infertilité toutefois, il est exceptionnel de bénéficier d'une courbe de température effectuée justement au cours de la période intéressante, et qui montrerait l'absence de décalage thermique, ou un décalage anormalement tardif.
La prescription courte d'un estroprogestatif
La prescription courte d’un estroprogestatif en tant que "test clinique de grossesse" représente sans doute la solution la plus mauvaise. Le test peut en effet être négatif en l'absence de grossesse, par exemple s'il intervient en début de la phase lutéale. Ou si l'endomètre est peu développé. Surtout, il convient d'éviter toute prescription d'estroprogestatifs sur une éventuelle grossesse débutante.
Le dosage d'HCG
C'est pourquoi, la seule attitude logique consiste à détecter la présence dans l'organisme de l'HCG (hormone chorionique gonadotrope) qui signe un début de grossesse.
Lorsqu'un dosage d'HCG sensible et correctement effectué est négatif, et que le retard menstruel se prolonge, il convient de le répéter une semaine après. Pour éviter toutefois de multiplier les dosages et d'entretenir une incertitude souvent pénible, un bon recours est de tenir simultanément sa courbe thermique :
- Si la température est basse : il n'y a pas eu d'ovulation, ou elle ne s'est pas encore produite, il n'y a donc pas de possibilité de grossesse, et il suffit de continuer la courbe jusqu'aux prochaines règles ;
- Si la température est élevée : il suffit de répéter le test au bout de 8 jours si les règles ne sont pas apparues. Un deuxième test sensible négatif signe l'absence de grossesse, et donc une anomalie de la phase lutéale.
NON aux régimes, OUI à WW !
Les saignements anormaux
L'apparition d'une perturbation hémorragique du cycle, chez une femme régulièrement réglée jusque-là, est moins évocatrice de grossesse.
C'est pourtant l'un des masques de la grossesse débutante, qu'il convient de dépister d'autant plus que cette symptomatologie est fortement en faveur du caractère anormal de la conception. De plus, il est indispensable d'acquérir la certitude de l'absence de grossesse avant d'envisager de traiter ce saignement accidentel par les progestatifs de synthèse.
Cette certitude s'acquiert aussi par la détection d'HCG. Le dosage urinaire reste valable, à condition de n'être utilisé que comme diagnostic de grossesse et non comme moyen d'exploration.
Le dosage sanguin immunologique utilisant des anticorps monoclonaux, permet un dosage spécifique et sensible de la molécule totale d'HCG. Ce dosage plasmatique est plus sensible que les autres méthodes, et permet de détecter la grossesse dès l'apparition d'HCG (9ème jour post ovulatoire).
En cas de contexte particulier, comme chez les patientes suivies pour infertilité, le dosage plasmatique d'HCG, demandé simultanément, acquiert un intérêt particulier : lorsque le test urinaire est négatif, ce dosage peut encore détecter des traces résiduelles d'HCG, et ainsi permettre de porter 48 heures plus tard le diagnostic rétrospectif de grossesse avec avortement ultra-précoce ; une telle notion peut en effet modifier sensiblement l'abord d'un problème de fertilité. Sa sensibilité lui permet aussi malheureusement de détecter des traces d'HCG 12 à 14 jours après une injection de 10 000 Ul HCG et de faire porter ainsi par excès le diagnostic de grossesse avec avortement ultra précoce.