Face à l'explosion de l'asthme, les autorités sanitaires ont du mettre en place différentes recommandations afin de mieux prévenir et mieux prendre en charge cette pathologie.
Face à l'explosion de l'asthme, les autorités sanitaires ont du mettre en place différentes recommandations afin de mieux prévenir et mieux prendre en charge cette pathologie.
Asthme et mortalité : les chiffres
D'après les dernières estimations de l’OMS, publiées en décembre 2016, il y a eu 383 000 décès dus à l’asthme en 2005 dans le monde.
En France, l'asthme touche environ 4 millions de personnes en France, et est responsable chaque année de près :
- De 60 000 hospitalisations
- De 1 000 décès.
Après une augmentation dans les années 1970, la mortalité due à l'asthme a baissé lors de la décennie suivante dans de nombreux pays 2. En France, malgré cette tendance générale, la proportion de décès a augmenté entre 1980 et 1986, puis diminué jusqu'en 1999. Au total, 38 748 décès par asthme ont été recensés sur cette période (soit environ 2000 décès par an). Les années suivantes, le nombre de morts a diminué. Aujourd'hui, l'asthme est responsable de près de 1000 décès par an, un chiffre stable depuis 2014.
Asthme et mortalité : comment expliquer ces chiffres ?
Ce sont principalement les progrès des traitements qui explique la diminution très rapide du nombre de décès entre 1990 et 2000. Une étude britannique précise "qu'une partie de la diminution de la mortalité observée depuis le début des années 90 est liée à une augmentation de l'utilisation des corticoïdes inhalés" 4. Ces médicaments, utilisés comme traitement de fond, permettent en effet de réduire la fréquence d'apparition des symptômes et d’obtenir un bon contrôle de l'asthme.
En France, l'éducation thérapeutique 6 (prônée depuis 2001) peut aussi expliquer en partie la baisse du taux de mortalité par l'asthme : mieux informer, bien suivre son traitement, juger de son efficacité par un contrôle de l'asthme, anticiper la crise... Autant de clés d'une prise en charge optimale. Cela permet d'améliorer la qualité de vie et de diminuer le nombre d'hospitalisations et d'arrêts de travail.
Pourtant, malgré les avancées spectaculaires, l'observance par les patients peut encore poser problème. Ainsi, le nombre d'hospitalisation et de décès aujourd'hui peut s'expliquer par une mauvaise prise des traitements. En effet, il s'agit de traitements au long cours, qui doivent souvent être pris quotidiennement, et dont le suivi peut paraître contraignant. L'OMS confirme ainsi que dans le cas de l'asthme, "une mauvaise observation du traitement peut entraîner la mort".
A noter : l'une des principale réserve sur ces chiffres portent sur l'origine asthmatique du décès. Si elle ne fait pas de doute chez l'enfant ou l'adulte, elle est plus difficile à distinguer des autres maladies respiratoires (notamment de la broncho-pneumopathie chronique obstructive ou BPCO) 5 chez les personnes plus âgées.
Alors comment prévenir la mortalité due à l'asthme ?
Si l'asthme ne peut être guéri, une prise en charge appropriée peut permettre de maîtriser la maladie et de conserver aux malades une bonne qualité de vie. Elle passe par :
- un traitement d'urgence administrée pour soulager les symptômes
- un traitement de fond (comme les corticoïdes par inhalation) qui permet de maîtriser l’évolution de l’asthme, diminuer les exacerbations et la mortalité.
L'observance de ce traitement de fond est primordiale. Sachez que même si va bien et que l'asthme est contrôler il convient de ne pas stopper le traitement.
Les médicaments ne sont pas le seul moyen de lutter contre l'asthme et ces complications. L'OMS précise qu'il est également important "d'éviter tout ce qui peut déclencher des crises, c’est-à-dire des stimulations provoquant des irritations ou des inflammations des voies respiratoires". Avec l’aide du médecin, chaque asthmatique doit apprendre à éviter ce qui lui déclenche des crises.