Les vaccins contre le Papillomavirus protègent du cancer du col de l'utérus
On estime que huit femmes sur dix sont exposées au virus Papillomavirus humains (HPV) dans leur vie. Et, dans environ 5 à 10 % des cas, une infection persistante par ce virus peut avoir lieu et peut entrainer la formation de lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus, des dysplasies. Non-traitées, celles-ci peuvent évoluer en cancer du col de l'utérus. Sans remplacer pour autant la surveillance par frottis, les vaccins Gardasil® et Cervarix® offrent une protection supplémentaire.
Le cancer du col de l'utérus est provoqué dans plus de 80 % cas par un virus, le Papillomavirus Humain (HPV) dont les plus virulents en France sont les types 16 et 18. D'après les estimations, ils sont responsables de plus des trois-quart des cas de cancers du col de l'utérus. Ils sont également responsables d’autres cancers plus rares de la région ano-génitale chez la femme (cancer du vagin et de la vulve) et du cancer de l’anus chez les deux sexes.
Aujourd'hui, il existe deux vaccins qui permettent de se protéger contre ces virus et donc contre le cancer du col de l'utérus. Effectués avant le début de la vie sexuelle, la protection contre les virus inclus dans le vaccin est proche de 100% selon Santé Publique France.
Comment fonctionne un vaccin ?
Le principe d'un vaccin est toujours le même : confronter le système immunitaire à un pseudo-agent infectieux (une protéine qui va mimer l'agent infectieux sans en avoir les méfaits) dans le but de renforcer et d'accélérer la mise en place de mécanismes de défense spécifique.
Le système immunitaire a de la mémoire : confronté pour la première fois à un virus ou une bactérie, l'organisme réagit en spécialisant certaines cellules pour produire des anticorps spécifiques contre l'agent pathogène. Ces "cellules mémoire" sont stockées pendant des années et réactivées de façon rapide en cas de nouveau contact avec ce même agent pathogène.
Le vaccin anti HPV est constitué de particules pseudo-virales (une protéine de l'enveloppe du virus HPV, inerte donc non capable de se répliquer) et d'une substance adjuvante destinée à augmenter la réaction immunitaire. Leur injection dans l'organisme permet la production d'anticorps protecteurs dirigés contre le virus HPV.
Le vaccin Gardasil
Le vaccin Gardasil® est un vaccin quadrivalent. Il protège de l’infection contre les HPV 16 et 18 ; ainsi que contre les deux HPV responsables d’environ 90% des verrues génitales (6 et 11). Il ne contient aucun germe vivant. Il est délivré sous ordonnance en pharmacie pour les jeunes filles dès 9 ans. Il n'est cependant remboursable à 65 % que pour les jeunes femmes de 11 à 19 ans et coûte 105,12 €. Le montant restant peut toutefois être remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).
Schéma de vaccination :
- Entre 9 et 13 ans : 2 injections à 6 mois d'intervalle par voie intramusculaire ;
- À partir de 14 ans : 2 premières injections à 2 mois d'intervalle, suivies d'une troisième 6 mois après la première injection.
Gardasil 9
Ce vaccin est progressivement en train d'être remplacé par le vaccin Gardasil®9. Celui-ci protège contre les infections aux HPV de 9 types (HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58). Il est lui-aussi destiné aux jeunes filles dès 9 ans et remboursé à hauteur de 65 %, mais il coûte un peu plus cher (135,68€).
Il est également prescrit chez les hommes de moins de 26 ans ayant eu des relations sexuelles avec un autre homme en prévention des lésions précancéreuses anales, des cancers anaux et des condylomes.
Schéma de vaccination :
- Pour les jeunes filles de 9 à 14 ans : 2 doses espacées de 6 à 13 mois ;
- Pour les filles entre 15 et 19 ans et les garçons jusqu'à 26 ans : 3 doses espacées de deux puis quatre mois.
Le vaccin Cervavix
Le vaccin Cervarix® protège des infections aux HPV 16 et 18. Il ne contient lui non-plus aucun germe vivant. Il est disponible en pharmacie sur prescription médicale pour les jeunes filles dès 9 ans. Il est également remboursé à hauteur de 65 % et coûte un peu moins cher que les vaccins Gardasil® (94,77€).
Schéma de vaccination :
- Entre 9 et 14 ans : 2 injections par voie intramusculaire. La deuxième dose est injectée entre 5 à 13 mois après la première dose.
- À partir de 15 ans : 2 premières injections à un mois d'intervalle, suivies d'une troisième 6 mois après la première injection.
À noter :
- Les autorités sanitaires conseillent aux professionnels de santé de profiter du rappel contre les diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite (dTcaP) pour proposer la vaccination contre le papillomavirus.
- En cas de retard, il est inutile de tout recommencer, il suffit de compléter avec la ou les doses manquantes.
- Les vaccins ne sont pas interchangeables et toute vaccination débutée avec l'un doit être continuée avec le même vaccin.
- Une question revient très souvent : "Puis-je avoir des rapports sexuels avant la fin des trois doses ?". La réponse est oui : l'efficacité du vaccin est rapide et les deux premières injections permettent d'avoir un taux d'anticorps suffisants. Par contre, il ne faut pas oublier d'avoir une contraception efficace et d'utiliser un préservatif pour se protéger des infections sexuellement transmissibles.
L'importance du dépistage inchangée
Rappelons tout de même que ces vaccins ne protègent pas contre tous les types de Papillomavirus Humains cancérigènes, ou contre des infections déjà existantes. La vaccination ne remplace donc pas le dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de l'utérus par le frottis cervico-utérin. Le dépistage devra donc être poursuivi, chez les femmes vaccinées ou non vaccinées, selon les recommandations officielles.
De plus, seul le préservatif participe à la prévention des infections sexuellement transmissibles et reste l'unique moyen de se protéger de certaines IST telles que le sida.
- Cancer du col de l'utérus : vos risques ?