Que l'on ne s'y trompe pas, si le cancer du testicule ne représente que 1 à 2 % des cancers masculins, l'impact de la maladie ne doit pas être négligé. C'est le cancer le plus fréquent chez les hommes de 15 à 35 ans. De plus, les experts notent une augmentation des cas dans la plupart des pays occidentaux.
On compte en France chaque année près de 2 000 cancers du testicule. Frappant généralement avant 40 ans, cette maladie représente près d'un tiers des cancers de l'homme jeune.
Les différents types de cancers des testicules
Compte-tenu de la variété des formes, il est plus juste de parler "des" cancers du testicule. Ainsi, on distingue schématiquement deux formes :
Les tumeurs germinales (90-95 %)
De loin les plus fréquentes, ces tumeurs se divisent elles-mêmes en deux catégories :
- Les tumeurs séminomateuses qui représentent 40 % de toutes les tumeurs testiculaires. De bon pronostic si le diagnostic est précoce, elles réagissent à la radiothérapie.
- Les tumeurs non séminomateuses sont plus agressives que le séminome et ne sont pas sensibles aux rayons. On distingue le tératocarcinome (30 % des cancers du testicule), le carcinome embryonnaire (20 % des cancers du testicule) et le choriocarcinome (plus rare).
Les tumeurs non-germinales (5 %)
Les tumeurs non germinales représentent moins de 10 % des tumeurs du testicule (tumeurs de Leydig, de Sertoli...). Différentes études épidémiologiques internationales évoquaient une augmentation du nombre de cas de cancers du testicule.
Augmentation des cas
Présentée lors d'une conférence européenne en avril 2002, une étude sur l'évolution du cancer du testicule en France témoigne d'une augmentation des cas et d'une diminution de la mortalité. En se basant sur les registres régionaux de neuf régions (Calvados, Doubs, Hérault, Isère, Manche, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Somme et Tarn), les chercheurs du réseau Francim (registre français des registres du cancer) ont pu extrapoler l'incidence française au niveau national.
Estimation du nombre de nouveaux cas du cancer du testicule en France en 2000
Ainsi pour l'an 2000, on peut estimer en France 1 500 nouveaux cas dont 900 entre 30 et 40 ans. Les auteurs précisent néanmoins que ce chiffre global "ne doit pas cacher que les taux d'incidence sont très différents d'un département à l'autre. Il existe un gradient nord-sud et est-ouest". En effet, les taux les plus importants se trouvent dans le nord-est (8,3 pour 100 000) et les plus bas dans le sud-ouest (3,2 pour 100 000).
Une mortalité en forte diminution
Le cancer du testicule a bénéficié de très importants progrès thérapeutiques. Ainsi, des formes autrefois jugées très graves sont désormais traitées efficacement, comme en témoigne la reprise d'une vie normale et d'un retour sur les podiums du cycliste Lance Armstrong. Schématiquement, le traitement repose sur l'ablation du testicule et le recours à une chimiothérapie ou radiothérapie en fonction du stade d'avancement de la maladie.