Mutuelle et complémentaires santé : que choisir
Avant de choisir sa complémentaire santé et de souscrire un contrat qui vous engage pour un an au minimum, mieux vaut y réfléchir à deux fois et cerner clairement ses besoins. Comment y voir clair dans le monde des acteurs de la complémentaire santé ? Quelles sont les bonnes questions à se poser ? Les pièges à éviter ? Quelques éléments de réponse...
Mutuelles ou assurances
L'avez-vous remarqué ? Un terme est apparu ces dernières années en France, il s'agit de la "bancassurance". En clair, les banques diversifient de plus en plus leurs activités en proposant des assurances en tous genres à leurs clients, y compris des complémentaires santé. Et si l'on emploie souvent le mot "mutuelle", le secteur est bien plus vaste et regroupe des organismes très différents.
Les mutuelles
Pour faire simple, deux types d'organismes peuvent proposer des complémentaires santé : d'une part les mutuelles, d'autre part les compagnies d'assurances. Les premières sont environ 600 en France, concernent 38 millions de sociétaires et sont des organismes à but non lucratif. Dépendant du Code de la mutualité, elles fonctionnent selon les principes de la solidarité et de l'entraide et ne réalisent pas de bénéfices. En cas de profits, ceux-ci doivent être réinvestis dans leur développement. Adhérentes de la Mutualité française, les mutuelles représentent souvent une profession, à l'image de la Mutuelle générale de l'éducation nationale (MGEN).
Les compagnies d'assurances
Proposant aussi bien des contrats pour la santé que pour l'habitation, la voiture..., les compagnies d'assurances sont quant à elles des entreprises commerciales, régies par le Code des assurances. Elles fonctionnent comme toute entreprise, proposant un service contre une cotisation. Dans ce secteur, on trouve également les sociétés d'assurances qui, si elles ont le terme "mutuelle" dans leur nom, restent des entreprises commerciales à une nuance près : elles n'ont pas de compte à rendre à leurs actionnaires. De plus, certaines compagnies d'assurances ont fondé en leur sein de véritables mutuelles (la MAAF par exemple).
Vers quel type de complémentaire santé se porter ?
Des différences ténues
Difficile a priori de s'y retrouver dans la jungle de la complémentaire santé, d'autant que des institutions de prévoyance sont elles aussi sur ce marché. Dans la réalité et pour le quotidien des patients, les réglementations en la matière sont très proches, qu'il s'agisse du Code de la mutualité ou du Code des assurances. Du coup, mis à part le principe de solidarité des mutuelles qui leur permet d'ajuster leurs tarifs de manière plus souple, le choix de sa complémentaire santé dépend avant tout plus du rapport besoins/offres que du statut juridique de l'organisme. Il faut également savoir que si les mutuelles ne mettent pas de conditions (âge, état de santé...) à l'adhésion, les assurances peuvent demander à connaître l'état de santé des souscripteurs, même si les fameux questionnaires médicaux avant souscription se font de plus en plus rares.
Et la mutuelle d'entreprise ?
Reste une dernière catégorie : la mutuelle d'entreprise. Il s'agit dans ce cas d'une mutuelle de groupe ou d'un contrat collectif souscrit par une société, qui assure la couverture santé de tous les employés, ainsi que leurs ayants droit, conjoints et enfants. Entrant dans le cadre de la loi Fillon, elle est la plupart du temps obligatoire. Les salariés qui ne s'estiment pas suffisamment couverts peuvent toutefois souscrire une surcomplémentaire auprès d'un autre organisme.
Dresser d'abord un bilan avant de choisir
La composition de la famille
En moyenne, une complémentaire santé coûte 700 € par an à un(e) célibataire, 2 000 € à une famille avec deux enfants, 3 000 € à un couple de retraités. Autant dire que souscrire un contrat mérite réflexion. Le plus simple est de se poser tranquillement devant une feuille de papier et de faire d'abord le point sur les personnes qui bénéficieront de la complémentaire : parents, enfants...
Le choix ne sera pas le même en effet pour une famille avec des enfants qui ont régulièrement besoin d'une visite chez un orthodontiste ou pour des retraités qui consultent plus souvent un médecin ou ont des problèmes de vue.
Les besoins médicaux
Pour chaque personne de la famille, le mieux est de dresser un bilan sur l'année écoulée : combien de fois des médecins généralistes ou spécialistes ont-ils été consultés ? Quelle est la consommation de médicaments ? A-t-on besoin de soins dentaires, d'optique ou complémentaires (kiné, ostéopathe) ? Un membre de la famille a-t-il une maladie chronique ? Ce bilan va permettre de dresser une liste des besoins qui servira de base au choix de sa complémentaire.
Choisir ensuite sa complémentaire
Les points les plus importants
Les contrats - et les tarifs ! - varient bien sûr selon les remboursements proposés par les différents organismes. De plus en plus d'entre eux se lancent même dans la complémentaire "low cost", à 5 ou 10 € par mois. Mais pour y souscrire, mieux vaut être jeune, en excellente santé, avec des yeux de lynx et des dents impeccables ! Pour le reste, souscrire une complémentaire demande de bien lire les options proposées par chaque organisme et, au sein même de ces organismes, par chaque contrat.
Parmi les points les plus importants à vérifier figurent le tiers payant pharmaceutique, les remboursements en cas d'hospitalisation (durée, prise en charge du forfait hospitalier, chambre particulière), la prise en charge des dépassements d'honoraires, qui peuvent de nos jours atteindre des sommets...
Autre question sur laquelle se pencher : la rapidité de remboursement des soins, qui doit être mentionnée sur chaque proposition, les plafonds, la non-prise en charge de certaines pathologies telles que le mal de dos ou la dépression, les services supplémentaires (aide-ménagère, garde d'enfant...) constituent autant d'autres points qu'il convient d'étudier.
Comparer les offres
Dans tous les cas, avant de se décider, il est essentiel de comparer les offres de plusieurs complémentaires, soit en ligne sur des sites dédiés, soit en demandant des devis. Il faut par ailleurs savoir qu'outre les formules traditionnelles, les compagnies d'assurances et mutuelles proposent de plus en plus des contrats "à la carte". Ceux-ci peuvent ainsi renforcer les remboursements sur l'optique ou les soins dentaires, prendre en charge vos séances d'ostéopathie ou d'acupuncture si vous préférez les médecines douces, voire les séances d' orthophonie de vos enfants.
- http://www.mutuelle.fr/
- http://www.comparateur-de-mutuelle-sante.org/