La douleur en chiffres
Douleur-symptôme, douleur-signal, douleur-rebelle, douleur-maladie, douleur-chronique... la douleur est l'affaire de tous. Quelles sont les principales causes de douleur ? Comment les Français la perçoivent-ils ? Est-elle bien prise en charge ? Le point sur la douleur en France.
Une majorité de la population française est concernée par la douleur, que ce soit celle liée à une maladie, un accident ou un soin. La prise en charge reste encore insuffisante.
Les Français et la douleur
Un questionnaire réalisé en 2003 a montré que 78 % des Français de plus de 18 ans ont été confrontés à la douleur dans les deux années précédant celui-ci :
- 57 % y ont été confrontés personnellement, pour eux-mêmes ou un de leurs enfants de moins de 15 ans (54% ont été touchés personnellement, dont 28 % souffraient encore lors de l'enquête et 9 % ont été confrontés à la douleur par le biais d'un de leurs enfants de moins de 15 ans) ;
- 21 % des personnes interrogées ont été confrontées plus indirectement pour une personne de leur entourage ou un de leurs enfants de 15 ans ou plus.
Seul un Français sur 5 (22 %) n'a pas été confronté à la douleur durant les deux dernières années.
Les causes de la douleur
La maladie représente pour 32 % des individus la cause principale de douleur. Les principales sont les pathologies rhumatismales (douleurs vertébrales, notamment lombalgies), les maladies ORL ( angines, otites, rhinopharyngite) et les cancers. Viennent ensuite les pathologies musculaires, ligamentaires et tendineuses. La douleur provoquée est la deuxième cause. Elle représente à elle seule 29 % des causes identifiées par les personnes interrogées au cours de l'enquête de 2003. Première cause : les interventions chirurgicales, pour 15 % des personnes. Les douleurs induites par les soignants (médecins, infirmiers, chirurgiens-dentistes, kinésithérapeutes...) au cours d'actes diagnostiques ou thérapeutiques arrivent en deuxième position pour 13 % des adultes et 19 % des enfants. Enfin, les douleurs provoquées par une piqûre sont beaucoup plus fréquentes chez les enfants que chez les adultes. Chez ces derniers, les examens radiologiques et la radiothérapie sont les causes les plus souvent citées. Les accidents concernent 20 % des causes de la douleur, que ce soient ceux de la voie publique, du sport, du travail ou les accidents domestiques. En dernier lieu, d'autres causes sont mentionnées par 32 % des personnes interrogées : stress, efforts physiques, âge et vieillesse, mauvaises positions... Parmi celles-ci, les douleurs abdominales et les douleurs dentaires sont significativement plus fréquentes chez l'enfant que chez l'adulte.
La douleur pas assez de prise en charge
Face à cette situation, on note un recours fréquent aux professionnels de santé. 86 % des individus confrontés à la douleur dans les deux années suivant le questionnaire ont consulté un professionnel de santé et 74 % d'entre eux ont bénéficié d'une prescription médicale. 30 % des adultes n'ont consulté qu'un seul professionnel mais 52% en ont vu au moins deux. 5 % d'entre eux ont demandé conseil à un pharmacien. En revanche, 12 % des personnes n'ont jamais consulté, ni demandé conseil. Parmi-elles, seulement la moitié déclare avoir pris un traitement médicamenteux pour remédier à la douleur. Les principaux freins à la consultation ? La résignation et l'automédication. Plus embêtant, la douleur n'a été que partiellement ou pas du tout soulagée chez 74 à 82 % des personnes. Cependant, ceux qui ont reçu un traitement médicamenteux ont été le plus souvent soulagés, de façon totale ou partielle, que les autres. Peu de personnes sont totalement soulagées suite aux consultations, quel que soit le professionnel consulté et malgré la qualité d'écoute, le temps passé et, parfois, la prescription de médicaments. Dans 1 cas sur 2, la douleur a des répercussions dans la vie quotidienne.
Face à ce constat, le Ministère de la Santé a mis en place un plan quinquennal d'amélioration de la douleur (2006-2010). Quatre axes ont été définis : l'amélioration de la prise en charge des personnes les plus vulnérables (enfants, personnes âgées et en fin de vie), la formation renforcée des professionnels de santé, une meilleure utilisation des traitements médicamenteux et des méthodes non pharmacologiques et la structuration de la filière de soins.