Comment sont perçus les risques infectieux par les Français ?
Les Français ont-ils peur des épidémies ? Quelles seraient leurs réactions en cas de crise sanitaire ? Ces risques sont-ils perçus différemment par la population générale et par les internautes ?… La Fondation Roche et Doctissimo ont enquêté pour vous.
Réalisée en deux phases, l'étude avait pour objectif de mesurer la réaction et l'opinion des Français en cas de pandémie potentielle. La première phase, qualitative, s'est attachée à mettre en lumière les préoccupations, attitudes et comportements des Français face aux risques infectieux. La seconde phase a permis de connaître l'opinion d'un échantillon représentatif de mille personnes interrogées par téléphone ainsi que celle des internautes ayant répondu au questionnaire mis en ligne sur Doctissimo entre le 15 et le 31 octobre 2006.
Etat des lieux
Premier constat : les risques infectieux ne sont pas le sujet qui inquiète le plus nos concitoyens. En effet, 8 Français sur 10 s'affirment plus préoccupés par les cancers, les accidents de la route ou encore la pollution. Après ces grands risques, ce sont les nouvelles épidémies comme le SIDA, la grippe aviaire ou encore le SRAS qui sont considérés comme un risque par deux Français sur trois et par un internaute sur deux. Parmi eux, 4 sur 10 s'en préoccupent beaucoup selon TNS Healthcare et 2 sur 10 selon l'enquête Doctissimo.
Les causes de ces épidémies sont assez bien connues. On pense à la mutation des virus dans 80 % des cas, puis aux animaux mais également à la sécurité alimentaire, à la pollution de l'air, au manque d'hygiène et au réchauffement de la planète. D'une façon générale, on constate que les internautes sont moins sujets aux peurs millénaristes que les Français interrogés par téléphone.
Attitudes et comportements individuels face au risque
Si 50 % des Français estiment qu'il y a de moins en moins de risques, c'est exactement l'inverse pour l'autre moitié qui s'alarme de l'augmentation des risques infectieux.
Bonne nouvelle, 60 % d'entre eux font confiance à la recherche pour trouver des solutions et faire face à l'épidémie. En revanche du côté des internautes, on est plus sceptique.
De l'importance de l'information
Deux Français sur trois estiment avoir été bien informés lors de la crise de la grippe aviaire. Les Français souhaitent être informés le plus tôt possible même si le risque n'est pas sûr. Question confiance, les Français privilégient les acteurs de proximité comme le médecin traitant.
En cas de crise avérée, 70 % des Français feront confiance à l'état pour déployer les bons dispositifs mais on peut réellement se demander ce que ferait le tiers restant. Ils recourraient certainement à des moyens de protection individuels surtout quand on constate que seuls 39 % des Français font confiance au reste de la population pour ne pas céder à la panique.
Pour conclure, la confiance semble étroitement liée au niveau socioprofessionnel et au niveau d'études. Plus une personne a un niveau d'étude élevé et plus elle est inquiète face au risque épidémique. L'enjeu majeur d'une telle crise reposeraient donc sur une meilleure information pour éviter les troubles majeurs de l'ordre public.