Qu'est-ce qu'une méningite ? Par définition une inflammation des méninges, les trois membranes qui recouvrent le cerveau et la moelle épinière. Une de leurs causes les plus fréquentes est représentée par des infections provoquées par des virus ou des bactéries.
Selon que le processus inflammatoire touche le cerveau seul et/ou atteint la moelle épinière, on parle de "méningite cérébrale", "cérébro-spinale" ou "spinale".
Qu’est-ce qu’une méningite ?
La méningite est une inflammation d’origine infectieuse des méninges (fines membranes enveloppant le cerveau). Plusieurs types d’agents infectieux peuvent être en cause : virus, bactéries ou champignons. Les méningites bactériennes sont particulièrement graves. Leur taux de mortalité est proche de 10 % et leur taux de séquelles de l’ordre de 30 %. La gravité de la maladie est liée au risque d’extension aux structures cérébrales toutes proches. De nombreuses infections responsables de méningites ont été contrôlées par la vaccination des nourrissons depuis 30 ans.
Les méningites virales
Les méningites virales sont communes chez le jeune enfant. Leur fréquence diminue avec l'âge. De très nombreux virus déterminent des méningites, mais l'atteinte des méninges est souvent méconnue. Parmi les virus en cause : le virus des oreillons (ou ourlien), les virus coxsackie, ECHO.... Les entérovirus sont le plus souvent en cause avec parfois des formes épidémiques durant l'été. Ces méningites d’origine virale sont généralement bénignes (en dehors de l’existence d’un déficit immunitaire). Le patient guérit spontanément en quelques jours et ne conserve pas de séquelles.
Les virus des oreillons ou de la rougeole peuvent être responsables de méningite dans les populations non vaccinées ou non immunisées. Mais heureusement, ces cas ont quasi-disparu en France grâce à la vaccination.
Plus rarement, des virus herpétiques peuvent être responsables de méningite, qui est d’autant plus grave qu’elle est associée à une encéphalite.
Enfin, le VIH peut être à l’origine d’une méningite.
Les méningites bactériennes, les plus graves
Potentiellement plus graves, les méningites bactériennes sont responsables de 170 000 décès par an dans le monde, selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
En France, chez le nouveau-né et jusqu’à six mois, les bactéries redoutées sont les streptocoques du groupe B, Escherichia coli et Listeria monocytogenes.
Hors période néonatale, les deux principaux germes sont le méningocoque et le pneumocoque.
Les méningites à Haemophilus influenzae b ont quasiment disparues depuis l'introduction de la vaccination en 1992 (réduction de 98 %).
L’épidémiologie de ces germes évolue en fonction de l’âge. Dans la 1ère année de vie, 47 % des méningites bactériennes sont à pneumocoque et 38 % à méningocoque. Après 1 an, le méningocoque augmente progressivement pour atteindre 90 % des étiologies après 14 ans, alors que le pneumocoque diminue de 27 % des cas au cours de la 2e année de vie à 7 % après 14 ans. Les personnes âgées peuvent aussi contracter une méningite, le plus souvent à cause d’un pneumocoque ou de H. influenzae.
Pour le Pr Muhamed-Kheir TAHA, responsable du Centre national de référence des méningocoques de l’Institut Pasteur : "Hormis chez le nouveau-né, et depuis la vaccination large des nourrissons contre Hæmophilus influenzæ, les deux bactéries les plus souvent en cause dans les méningites bactériennes aigues chez l’enfant sont le pneumocoque et le méningocoque. Le méningocoque reste le germe le plus souvent en cause chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte jeune. Il peut être à l’origine de cas groupés ou des situations d’hyper-endémie en France ; d’où l’importance de la mise en oeuvre de mesures préventives dans l’entourage proche des patients".
Les méningites fongiques
Les méningites d’origine fongique sont plus rares mais très sévères ; elles se rencontrent notamment chez les patients atteints de sida.
Deux types de traitement des méningites : préventif et curatif
Traitement curatif des méningites
- Si l'on excepte les oreillons et l'herpès, la plupart des méningites virales ne disposent pas de traitement préventif ou curatif spécifique, mais cela pose peu de problèmes car elles disparaissent le plus souvent spontanément.
- Le traitement des méningites bactériennes repose sur l'emploi d'antibiotiques, qui seront administrés au début par voie intraveineuse pendant au minimum plusieurs jours de suite.
Vaccins contre les méningites
De nombreux vaccins ont permis de changer l’épidémiologie et le pronostic des méningites.
- Le vaccin contre Hæmophilus influenzae de type B recommandé pour tous les nourrissons est administré en quatre doses entre 2 et 18 mois.
- Le vaccin contre les pneumocoques (pour 13 sérogroupes) est recommandé pour tous les nourrissons et il est administré en trois doses à partir de l'âge de deux mois.
Face aux méningocoques pour les sérogroupes A, B, C, W135, Y :
- Le vaccin contre les méningocoques C est recommandé pour tous les nourrissons à l’âge de 12 mois. L’extension de cette vaccination jusqu’à l’âge de 24 ans révolus est recommandée selon le même schéma vaccinal à une dose.
- Le vaccin contre les méningocoques A, C, Y, W135 (Nimenrix ® et Menveo ®) sont remboursés à 65 % par l'Assurance maladie pour les patients à risque élevé d'infection invasive à méningocoque.
- La vaccination contre le méningocoque B, à l'origine de nombreuses méningites, par Bexsero® est recommandée chez l’ensemble des nourrissons dès l'âge de 2 mois et avant l'âge de 2 ans avec le schéma suivant : première dose à l’âge de 3 mois, deuxième dose à 5 mois et dose de rappel à 12 mois (M3, M5, M12).
- Enfin, les vaccins contre les oreillons, la rougeole ou la tuberculose (BCG) permettent également de prévenir les méningites liées à ces maladies.
Que faire en cas d'épidémie ?
En cas de survenue d'un cas de méningite à méningocoque, il est habituel de rechercher systématiquement grâce à un prélèvement les personnes qui hébergent le méningocoque dans leur gorge sans pour autant être malades ("porteurs sains") et de prescrire un antibiotique à titre prophylactique (rifampicine ou spiramycine) chez tous les individus ayant pu être en contact avec un malade.
Si un méningocoque A, B ou C est en cause, on réalisera aussi chez les sujets contacts une "vaccination de circonstance".
- Calendrier vaccinal 2022. Ministère de la santé et de la prévention.
- Stratégie de vaccination pour la prévention des infections invasives à méningocoques : Le sérogroupe B et la place de BEXSERO®. Haute Autorité de Santé. 2021