Une maternité précoce
Etre maman bien avant ses copines, ça arrive. Qu'il s'agisse d'une surprise ou d'un projet de vie, un bébé bouleverse toujours le quotidien, d'autant plus quand sa propre enfance n'est pas très loin. Combien la France recense-t-elle de "filles-mères" ? Quels sont leurs besoins et leurs angoisses spécifiques ?…
Aujourd'hui, plus de la moitié des européennes enceintes avant 18 ans décident de garder leur enfant. Et les jeunes papas acceptent alors volontiers d'assumer leurs responsabilités, même en cas de séparation ultérieure.
Une tendance à la baisse en France
Alors que le nombre de grossesses adolescentes ne cesse d'augmenter dans la quasi-totalité des pays européens, en France, la fréquence des mères mineures est restée relativement stable depuis une dizaine d'années. L'hexagone recensait plus de 10 000 "filles-mères" dans les années 80, elles ne sont plus qu'environ 4 000 depuis la fin des années 90. Une meilleure information sur les moyens de contraception explique probablement le recul de ces maternités précoces. Mais en partie seulement puisque leur diffusion est aussi très généralisée chez nos voisins européens, qui comptent pourtant de plus en plus jeunes mamans.
Quels risques spécifiques ?
Sur le plan médical, les médecins s'accordent aujourd'hui à considérer que ces grossesses ne sont pas plus risquées que chez des femmes plus âgées, à condition bien sûr qu'elles soient suivies. En effet, d'après de nombreux spécialistes, le jeune âge des mères n'est pas synonyme de risque médical supplémentaire. Toutefois, des facteurs de risque existent et la combinaison de problèmes psychosociaux, de difficultés relationnelles au sein du couple ou de la famille, ou encore la crainte que ces jeunes filles ont de l'avenir peut entraîner des complications au cours de leur grossesse. Dès lors qu'elle a décidé de garder l'enfant, il est donc primordial d'épauler et de réconforter la future maman et de l'accompagner en consultation si elle ne souhaite pas s'y rendre seule. La toute jeune future maman devra bien sûr renoncer à la cigarette et aux soirées arrosées mais aussi surveiller son alimentation et en particulier ses apports en vitamines B9. En effet, 50 % des femmes en âge de procréer présentes un déficit en acide folique sans le savoir. Or les adolescentes et jeunes femmes sont plus exposées. Ces carences peuvent avoir de graves conséquences pour la maman et le bébé : anomalies du développement du placenta, anomalies de développement du fœtus (spina bifida, anencéphalie), retard de croissance, augmentation du risque de prématurité. De bonnes raisons de consulter !
NON aux régimes, OUI à WW !
A la recherche d'une reconnaissance sociale
Le plus souvent accidentelle, mais parfois aussi secrètement désirée, la venue d'un enfant bouscule toujours terriblement la vie de la jeune maman. Ces adolescentes vont devenir mère avant d'avoir été femme. Est-ce à travers leur maternité ce statut qu'elles recherchent comme si elles pouvaient accélérer la marche du temps. Pour les psychologues, ce désir d'enfant peut s'interpréter de plusieurs façons. Ce serait, pour certaines jeunes filles, la marque d'une volonté de rupture avec la famille et en particulier avec la mère, pour d'autres la "vérification de l'intégrité du corps et des organes de la reproduction", pour d'autres encore la grossesse serait "un objet de comblement de carence de l'enfance". Enfin, ces grossesses pourraient être interprétées comme une conduite à risque, une mise en danger.
Lorsque le bébé est là, le soutien des parents et de l'entourage est indispensable : le risque pour ces jeunes femmes est de se retrouver déscolarisées voire totalement marginalisées. Raison de plus pour les entourer tout particulièrement pour les aider à devenir des mères autonomes et responsables.
JeunesParents