Assistance médicale à la procréation (AMP) : quels risques pour le bébé ?
Depuis la naissance des premiers bébés éprouvette, une même question revient de manière récurrente : ces techniques d'assistance médicale à la procréation ont-elles des conséquences pour le bébé ?
En France, en 2015, 3,1% des enfants sont nés grâce à une AMP, soit une naissance sur 32 environ. Mais quelles sont les conséquences éventuelles de l'assistance médicale à la procréation chez les enfants à naître ? De nombreuses études ont étés menées pour répondre à cette question. Elles ont donné des résultats rassurants.
Les risques liés aux grossesses multiples
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), "tout comme pour les enfants conçus naturellement, le risque principal des enfants conçus par FIV ou ICSI reste la mortalité et surtout la morbidité associées aux grossesses multiples". Les taux moyens de naissances multiples étaient 13,6 fois et 13,4 fois plus élevés respectivement après FIV (41,5 %) et après ICSI (42,2 %) comparativement à la population générale (3,1 %).
Actuellement, dans la grande majorité des cas de FIV, les embryons transférés sont au nombre de deux.
Des risques psychologiques
Toujours selon l'HAS, "les études de grande cohorte avec un long suivi à 5 ans n’ont pas rapporté de différences majeures entre les enfants conçus naturellement ou après ICSI quant au développement physique, cognitif et psychologique".
Le risque de naissance prématurée ou de petit poids
En janvier 2014, une étude publiée dans la revue scientifique Plos One, affirmait que les enfants issus d'une grossesse unique obtenue par fécondation in vitro auraient plus de risques de naître prématurément ou de faire un petit poids à la naissance. Toutes techniques confondues (FIV conventionnelle, ICSI, insémination artificielle, etc.), le risque de complications est globalement multiplié par deux par rapport aux grossesses spontanées.
Un risque de prématurité que la Haute Autorité de santé a aussi évalué dans son rapport concernant l'ICSI. Il est précisé que le risque de prématurité est environ une fois et demie supérieur pour les enfants conçus par ICSI, comparativement à ceux conçus naturellement. Par ailleurs, le risque de petit poids est presque deux fois plus élevé, toujours selon ce rapport de l'HAS.
NON aux régimes, OUI à WW !
Le risque de malformations
En France et à l’étranger, des études portent sur le suivi des enfants issus d'une AMP, dans le but de savoir si ces techniques n’entraînent pas de sur-risques de malformations ou de maladies chez ces enfants. En effet, "le fait de manipuler les gamètes (spermatozoïdes et ovocytes) et les embryons in vitro entraîne un stress cellulaire et des modifications épigénétiques sur l’ADN" d'après l'Inserm. Mais, précise "à ce jour, ce phénomène n’a été corrélé à aucun sur-risque".
Rappelons qu'en 2010, une étude française conduite par le Dr Géraldine Viot, généticienne à la maternité de Cochin rapportait des cas de malformation congénitale importante chez 4,24 % des enfants (NDLR : par rapport à 2-3 % chez le reste de la population). Des chiffres rassurants d’après son auteur, car bien loin des 11 % de malformations majeures signalés dans certaines études antérieures.
Si les résultats se veulent rassurants, les spécialistes restent vigilants et les études se poursuivent, en particulier sur :
- Le risque de cancer chez les enfants conçus avec AMP
- Sur les enfants dont les pères sont porteurs d'anomalies génétiques.