Syndrome de Reiter ou Syndrome de Fiessinger-Leroy-Reiter ou syndrome oculo-urétro-synovial O.U.S
Qu'est-ce que c'est ?
Le syndrome "OUS" est caractérisé par l'association d'une arthrite réactionnelle, d'une urétrite, et d'une conjonctivite.
Il touche 9 fois sur 10 un homme.
L' inflammation articulaire est secondaire à une infection qui siège ailleurs que dans les articulations : urétrite ou entérite.
L'urétrite survient chez des hommes jeunes de 20 à 40 ans. Elle est souvent de type non sexuellement transmissible, les Chlamydiae sont souvent en cause. L'entérite consiste souvent en une dysentérie ou une gastro-entérite (shigelles, salmonelles, yersinia, campylobacter....).
Que ce soit après une infestation sexuelle ou digestive, le syndrome OUS atteint surtout (dans 50 à 90 % des cas) les personnes porteuses de l'antigène tissulaire HLA-B27.
Les signes de la maladie
Les divers éléments du syndrome sont dissociés dans le temps et ne sont pas nécessairement tous présents chez un même patient.
Dans la forme typique, l'urétrite chez l'homme est banale : il s'agit de brûlures à la miction. La recherche de gonocoque est négative. Chez la femme, l'urétrite et la cervicite peuvent être discrètes (dysurie, leucorrhées) ou silencieuses.
Le syndrome oculaire consiste principalement en une conjonctivite. Parfois une iritis (inflammation de l'iris) est constatée.
L'atteinte des articulations réalise une oligo ou polyarthrite touchant les grosses articulations (notamment les genoux) de façon asymétrique. Cette arthrite évolue par poussées au cours de laquelle les articulations déjà atteintes subissent une recrudescence des symptômes pendant que d'autres articulations sont touchées.
Des signes cutanéomuqueux sont fréquents : balanite (érosion du gland), kératodermie palmoplantaire, lésions unguéales, stomatite...
Les symptômes initiaux disparaissent en 3 ou 4 mois mais la moitié des patients présentent des rechutes transitoires (poussées d'arthrites, urétrite etc.) pendant plusieurs années.
Des séquelles permanentes persistent dans environ 20 % des cas.
Examens et analyses complémentaires
La radiographie n'apporte aucun renseignement.
La vitesse de sédimentation est accélérée. La sérologie rhumatoïde est négative. La recherche de gonocoques est négative. Le sérodiagnostic de chlamydiase peut être positif.
Diagnostic différentiel
Il comporte toutes les autres polyarthrites.
Traitement
Le traitement est symptomatique. Il repose sur les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène...) et la protection orthopédique. Dans quelques cas rares récidivants et présentant des lésions osseuses importantes, un traitement immunosuppresseur est parfois prescrit.
L'injection locale de corticoïdes est parfois conseillée. La corticothérapie par voie générale n'est pas efficace. En cas d'urétrite des antibiotiques sont prescrits.