Diverticules coliques : définition, causes, diagnostic et traitements
Les diverticules sont des poches qui se forment sur les muqueuses de l'intestin. Très fréquentes à partir de 50 ans, les diverticules coliques peuvent devenir une diverticulose, voire une diverticulite. On fait le point sur le diagnostic de la maladie et ses traitements.
Diverticules coliques : qu'est-ce que c'est ?
Le diverticule est une hernie de la muqueuse colique à travers la musculeuse (3ème couche de la paroi du côlon), repoussant la séreuse (membrane qui secrète un liquide proche du sérum sanguin). En clair, il s'agit d'une interruption de la tunique musculeuse.
Cette drôle de poche - dont la taille peut varier de quelques millimètres à plus d'un centimètre - peut apparaître sur n'importe quelle partie du colon.
Néanmoins, le diverticule se développe généralement au niveau du côlon sigmoïde (soit la dernière portion du côlon).
Parfois le diverticule évolue. On parle ainsi de :
- diverticulose colique quand il y a plusieurs diverticules ;
- de diverticulite lors de l’inflammation d’un diverticule. Elle survient après une stagnation de matières fécales.
Diverticules coliques : qui est concerné ?
Les diverticules se manifestent surtout chez les personnes âgées de 50 ans ou plus et leur présence augmente avec l'âge.
Diverticules coliques : les symptômes
Les diverticules peuvent être silencieuses durant plusieurs années.
Néanmoins, une diverticulite (inflammation d'un diverticule) peut subitement apparaître. Elle se manifeste par de la fièvre, des douleurs abdominales, une occlusion ou des hémorragies.
Diverticules coliques : les causes et facteurs de risque
On pense que la plupart des diverticules sont provoqués par des spasmes musculaires discrets ou par un défaut de synchronisation musculaire.
Autrement dit, les diverticules se manifestent lorsque la pression au niveau de la muqueuse intestinale est trop forte.
Chez les personnnes âgées, la muqueuse intestinale est plus fragile ; raison pour laquelle ils présentent davantage de diverticules.
Les diverticules peuvent également être favorisés par :
- L’âge ;
- Les régimes alimentaires pauvres en fibres.
Diverticules coliques : le diagnostic
Le plus souvent, la présence de diverticules est découvert par hasard lors d'une coloscopie effectuée pour un autre motif (sang dans les selles, troubles du transit, douleurs abdominales, constipation...).
Un scanner (tomodensitométrie) de l’abdomen et du pelvis peut être effectué chez le patient lorsque le médecin soupçonne une diverticulite. Cet examen permet de visualiser les potentielles complications.
Pour confirmer l’inflammation, une prise de sang (hémogramme-étude quantitative et qualitative des globules du sang, dosage de la protéine C-Réactive -marqueur de l’inflammation et créatinine...) est réalisée.
Diverticules coliques : qui consulter ?
Généralement, c’est le médecin généraliste qui pose le diagnostic.
Ensuite, c'est au tour du gastro-entérologue ou du radiologue d'identifier les diverticules et de poser ou non le diagnostic de diverticulose colique.
Diverticules coliques : quels traitements ?
Le traitement principal des diverticules consiste en une modification de l'alimentation (soit un régime riche en fibres : plus de fruits et légumes et moins de viandes, poissons, oeufs) et par la prise de laxatifs - afin d'augmenter le poids et la fluidité des selles.
Bon à savoir : les personnes à risque de diverticules doivent tout paticulièrement surveiller leurs apports nutritionnels et en eau.
La diverticulose
La diverticulose colique est très fréquente surtout après 60 ans. La maladie est souvent latente (ne donnant aucun symptôme) et découverte à l'occasion d'un examen radiologique ou d'une coloscopie pratiqué pour des troubles du transit colique : constipation banale, signes de colopathie...
Diverticulose colique : les causes
La cause est encore inconnue. Une alimentation pauvre en fibres alimentaires serait un facteur favorisant, tout comme l'hérédité ou encore la structure et la motilité des parois du côlon. La prise de certains médicaments, comme les corticïdes, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens et la chimiothérapie sont des facteurs de risque de complications infectieuses.
Diverticulose colique : le diagnostic
Souvent, la diverticulose est découverte de manière fortuite.
Le lavement baryté pratiqué avec prudence et sans insufflation permet le diagnostic. La coloscopie est indiquée le plus souvent, et parfois la tomodensitométrie.
Diverticulose colique : le traitement
Lorsque la diverticulose est asymptomatique, il n'y a pas besoin de traitement. Sinon, il s'agira de traiter les symptômes. Le traitement est souvent celui de la colopathie avec constipation quand elle existe.
- Eviter, traiter éventuellement la constipation (régime riche en fibres alimentaires, céréales) ;
- Hygiène alimentaire.
En cas de saignement, il sera traité comme une hémorragie gastro-intestinale.
Diverticulose colique : les médicaments à risque
Bien que la tolérance soit souvent très bonne, les patients doivent cependant être prévenus de l'existence des diverticules car certains médicaments doivent être utilisés avec précaution : corticoïdes (risque de perforation, d'abcès), anticoagulants (risque d'hémorragie).
La diverticulite
Le colon sigmoïde est la zone la plus fréquemment atteinte. La sigmoïdite débute brutalement.
Les signes de la diverticulite
Les signes cliniques sont ceux d'une appendicite mais à gauche :
- Douleur dans la fosse iliaque gauche avec envies d'uriner fréquentes et difficultés pour y parvenir ;
- Syndrome rectal : fausses envies, ténesme, émissions de glaires, constipation ou fausse diarrhée ;
- Fièvre à 38° ;
- Malaise général, amaigrissement, perte de l'appétit ;
- A l'examen il y a une défense de la fosse iliaque gauche et parfois une tuméfaction profonde allongée en boudin ;
- L'abdomen est ballonné ;
- La numération formule sanguine montre des signes infectieux (hyperleucocytose à polynucléaires).
Diverticulite : le diagnostic
La coloscopie ou à défaut l'examen radiologique avec lavement baryté confirme le diagnostic et élimine un cancer du sigmoïde. Coelioscopie et tomodensitométrie sont parfois nécessaires. L'évolution est variable.
Diverticulite : les complications possibles
- Occlusion intestinale ;
- Péritonite par perforation d'un diverticule ;
- Abcès après une perforation en péritoine cloisonné ;
- Fistules entre le sigmoïde, l'intestin, la vessie, le vagin...
- Les hémorragies intestinales de sang rouge abondantes sont fréquentes.
Diverticulite : les traitements possibles
Souvent le traitement médical (diète hydrique, régime sans résidu, antibiotiques : ciprofloxacine, et métronidazole) permet la guérison en 3 à 8 jours.
L'intervention chirurgicale en période aiguë doit être évitée et si elle est indispensable mieux vaut la pratiquer, si c'est possible, après quelques semaines : en cas de récidives fréquentes : colectomie segmentaire en dehors d'une poussée.
Le risque de récidive n'est pas négligeable.
Diverticule du côlon : le diagnostic différentiel
Le diagnostic différentiel de la diverticulite aiguë est le suivant :
- Colites inflammatoires (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ;
- Cancer infecté du sigmoïde ;
- Endométriose sigmoïdienne ;
- Tuberculose ;
- Pyélonéphrite aiguë...