Hépatites chroniques actives
Qu'est-ce que c'est ?
C'est une maladie inflammatoire du foie, qui évolue vers l'infiltration grasse, la fibrose et la nécrose.
Causes et facteurs de risque
Les hépatites en cause sont en général :
- Virales : virus B, virus C ;
- Médicamenteuses : Aldomet, Rimifon, etc...
- Auto-immunes.
La maladie de Wilson, le déficit en alpha-1-antitrypsine sont des causes plus rares.
Les signes de la maladie
Elle se manifeste par une fatigue, un subictère ( ictère peu marqué), un amaigrissement, parfois de la fièvre. C'est la prolongation au delà de 6 ou 12 mois d'une hépatite aiguë B ou C avec des tests hépatiques anormaux. Dans l'hépatite auto-immune, il peut n'y avoir aucun symptôme ou au contraire une hépatite fulminante : tout est possible.
Examens et analyses complémentaires
- Transaminases élevées ;
- Gammaglobulines élevées ;
- Troubles de la coagulation sanguine (temps de prothrombine allongé) ;
- Dans le cas de l'hépatite B aiguë, les anticorps (Ac) recherchés sont des Ac anti-HBc c'est-à-dire des anticorps dirigés envers une protéine particulière. Ensuite, d'autres examens biologiques peuvent être prescrits pour connaître l'historique de l'hépatite : Ac anti-HBs, antigène (Ag) HBs et ADN-VHB. Dans l'hépatite C, les anticorps qui permettent de poser le diagnostic d'hépatite C sont dits anticorps anti-VHC. Ensuite, pour connaître le stade de la maladie (aiguë ou chronique), la recherche de l'ARN du virus (son patrimoine génétique) dans le sang est nécessaire. Sa présence dans le sang prouve que le virus se multiplie et que l'hépatite est passée en phase chronique, à condition que les transaminases soient retombées à une valeur normale ;
- Auto-anticorps (anti-muscle lisse, anti-nucléaire, anti-mitochondries etc...) dans l'hépatite auto-immune ;
- La biopsie hépatique (PBH) permet en général de confirmer le diagnostic. Actuellement, le fibroscan et autres méthodes sont utilisés avant la PBH pour déterminer le degré de la fibrose hépatique. La fibrose hépatique est classée de F0 à F4, les stades sévères de la maladie sont celles avec une fibrose de niveau F3 et F4.
Pour plus d’informations, consultez nos articles sur l’hépatite B et l’hépatite C.
Complications
- Cirrhose du foie ;
- Cancer du foie.
Traitement
Les hépatites virales chroniques actives B ou C sont traitées :
Pour l'hépatite B, en cas d'hépatique chronique active documentée (c'est-à-dire prouvée par des examens biologiques et ou biopsie), le traitement repose sur la prescription d'analogues nucléosidiques (ténofovir, entecavir...) qui sont des médicaments qui bloquent certains mécanismes de réplication du virus. Une autre option est l'administration d'interférons : interféron alpha 2a ou alpha 2b, associé le plus souvent à un antiviral, la lamivudine.
Pour l'hépatite C, l’arrivée en 2014 des nouveaux antiviraux d'action directe (AAD) contre le VHC a bouleverse très favorablement le pronostic des patients porteurs du VHC car ils ont une efficacité bien supérieure aux traitements classiques incluant l’interféron, avec moins d’effets secondaires et plus de 90 % de chances de guérison. Jusqu’en juin 2016, l’accès aux AAD était réservé aux patients infectés par le virus de l’hépatite C et atteints d’une fibrose hépatique sévère de stades F3 et F4, et aux patients avec une fibrose de stade F2 mais après concertation multidisciplinaire. Mais suite à une promesse faite par la ministre de la Santé de donner accès universel à ces médicaments AAD, le 11 juin 2016 a été publié dans le Journal Officiel un décret élargissant à 6 nouvelles catégories de patients l'accès au remboursement de ces traitements. Cependant, l’initiation du traitement est subordonnée à la tenue d’une réunion de concertation pluridisciplinaire.
Pour plus d’informations, consultez nos articles sur l’hépatite B et l’hépatite C.
Une transplantation hépatique peut être indiquée dans les formes très graves d'hépatite C.
Dans l'hépatite auto-immune, une corticothérapie est utilisée, associée éventuellement à d'autres médicaments.
- Site de la Société Française d'Hépatologie (AFEF)