Rhinite : allergique, aiguë ou chronique ? Les formes, symptômes et traitements de la rhinite
Les rhinites correspondent à une inflammation des fosses nasales. On distingue la rhinite aiguë de la rhinite chronique. La plus connue est la rhinite allergique, plus connue sous le nom de "rhume des foins". Le traitement proposé dépendra de la forme de la rhinite, qu'elle soit allergique ou non.
Définition de la rhinite
La rhinite est une inflammation des muqueuses du nez. On distingue principalement deux types de rhinites : aiguë et chronique.
La rhinite chronique correspond aux rhinites allergiques et non allergiques.
Selon les chiffres de l'Inserm, la sensibilité aux pollens est un vrai sujet de santé publique, puisqu'environ 20 % des enfants dès 9 ans et 30% des adultes, sont concernés en France, avec une nette augmentation ces dernières années.
Dans les deux cas, ces pathologies engendrent des symptômes assez caractéristiques, telle que l'obstruction ou l'écoulement nasal et l'éternuement.
Quelles sont les manifestations et quels sont les symptômes fréquents de la rhinite ?
Les symptômes de la maladie : nez bouché, rhume et écoulement nasal au programme !
Le patient présente :
- Des éternuements intenses, violents, en salves ;
- Un écoulement nasal aqueux ;
- Une obstruction nasale brutale, complète, bilatérale.
Il peut aussi ressentir :
- Des démangeaisons nasales ;
- Une conjonctivite avec larmoiement ;
- Un prurit oculaire ;
- Une impression de corps étrangers sous les paupières ;
- Des céphalées ;
- Une sensation de tension au niveau des sinus de la face ;
- Des névralgies.
Le rhume des foins ou pollinose est une variété de rhinite allergique.
Cette maladie atteint les yeux, le nez, la gorge et parfois les poumons. Le rhume des foins classique est une réaction aux pollens de graminées qui se produit lors des saisons polliniques (avril-mai à juillet-septembre). Le week-end de la Pentecôte marque d'ailleurs l'apogée du rhume des foins !
Cependant, des allergies à d'autres pollens responsables de rhinite allergique sont fréquentes. Les pollens charriés par les courants atmosphériques ou le vent arrivent au niveau des organes cibles. Les symptômes dont se plaint le patient sont dus aux réactions inflammatoires (irritation, oedème, sécrétions) :
- L'oeil devient rouge et démange avant de couler ;
- Les paupières sont gonflées ;
- Le nez démange avec des éternuements et un écoulement aqueux clair ;
- Le patient tousse (toux sèche d'abord puis productive).
La date d'apparition de la rhinite est fixe chez un même sujet, au printemps, à une date variable selon la pollinose.
Les accès se répètent pendant toute la durée de floraison des graminées : par exemple, en Ile-de-France, le rhume des foins sévit en mai-juin pour s'atténuer en juillet-août sauf changement de résidence exposant à nouveau le sujet à une autre floraison.
Des antécédents allergiques sont souvent retrouvés chez le sujet ou sa famille : asthme, eczéma, urticaire.
Comment se déroule la diagnostic de la rhinite ?
L'ORL ou l'allergologue examine les fosses nasales. La muqueuse du nez est enflammée. Une déviation de la cloison nasale est un facteur favorisant parfois constaté. Une radiographie des sinus est effectuée pour apprécier l'état des sinus.
Quels examens et analyses complémentaires envisager ?
Certains examens sont évocateurs d'allergie :
- Le dosage des immunoglobulinesE totales (IgE) est évocateur en cas de taux élevé. Toutefois, d'autres causes peuvent expliquer un taux d'IgE élevé (helminthiase, aspergillose, maladie de Hodgkin, brucellose, polyarthrite rhumatoïde) ;
- Le test Phadiatop recherche la notion d'allergie aux allergènes respiratoires courants.
Des examens spécifiques peuvent compléter le bilan :
- Les tests cutanés : les allergologues pratiquent généralement des tests cutanées d'emblée, en sélectionnant les allergènes à tester en fonction des symptômes et de leur caractère saisonnier ou perannuel (pour les allergies aux acariens, par exemple) ;
- Le dosage des IgE spécifiques (RAST) sont les examens réalisés en deuxième intention, en cas de doute sur le diagnostic.
L'ORL ou l'allergologue peut aussi pratiquer des tests de provocation nasale mesurée par rhinomanométrie.
Quel médicament prendre en cas d'une rhinite allergique ?
Avant d'envisager un traitement médicamenteux, la première attitude à conduire est la prévention.
Primordiale pour éviter au maximum l'apparition de symptômes, elle consiste à éliminer le ou les facteurs responsables : les allergènes.
Selon les allergènes incriminés, cette élimination (ou éviction) est plus ou moins facile.
En cas de rhume des foins, l'éviction des allergènes est difficile car il faudrait éviter toute proximité avec les pelouses, arbres et fleurs … Ce qui s'avère quasiment impossible !
Pour les acariens (insectes microscopiques contenus dans la poussière), l'éviction est un peu plus facile si quelques règles sont respectées :
- Aération des pièces ;
- Aspirations fréquentes ;
- Literie synthétique ;
- Housses anti-acariens.
Lorsque la rhinite est présente, il ne reste plus que les médicaments. Le traitement d'attaque vise à guérir les symptômes rapidement et, le plus souvent, il suffit à supporter la crise.
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Comment soigner une rhinite via des traitements locaux ?
Pour agir localement, les anti-allergiques sont de rigueur : le cromoglicate de sodium est actif sur l'écoulement, le prurit et l'éternuement mais non sur l'obstruction nasale.
Les corticoïdes par voie nasale agissent moins rapidement mais sont très efficaces même sur l'obstruction nasale (bien que réservés aux cas sévères).
Pour réduire les écoulements lacrymaux, des collyres antiallergiques au cromoglicate de sodium ou acide N-acétyl aspartyl glutamique sont assez efficaces pour réduire la gêne oculaire.
Comment soigner une rhinite par traitements oraux ?
Les médicaments les plus utilisés resent les antihistaminiques H1. Ils sont actifs sur les éternuements, l'écoulement nasal et les démangeaisons.
À noter : les vasoconstricteurs sont actuellement déconseillés en raison des risques cardiovasculaires qu'ils peuvent entraîner.
Les autres traitements possibles de la rhinite allergique
- La désensibilisation : la désensibilisation spécifique, après détermination du ou des allergènes en cause, est souvent longue bien que des techniques de désensibilisation accélérée existent. Elle constitue la base du traitement de fond des rhinites allergiques. Pour les rhinites allergiques saisonnières bien identifiées, un traitement de désensibilisation de quelques semaines peut être proposé chaque année, quelques mois avant le début de la période pollinique ;
- La crénothérapie ou thermalisme : certaines eaux thermales auraient une action bénéfique sur la rhinite allergique. Des cures sont préconisées lorsque la rhinite se aboutit fréquemment à une surinfection fréquemment.
La rhinite aiguë
La rhinite aiguë virale (rhume) peut apparaître sur la même période que la pollinose automno-hivernale. La répétition des rhinites et des examens complémentaires permettent au médecin de poser le diagnostic.
Les symptômes de la rhinite aiguë
- L'écoulement nasal ;
- L'éternuement ;
- La congestion ;
- Des sécrétions postnasales ;
- La toux ;
- Une légère fièvre ;
- Des maux de tête.
Le traitement de la rhinite virale aigüe
L'obstruction nasale pourra être soulagée avec des médicaments, notamment la prise de décongestionnants par pulvérisateur nasal (sans dépasser 3 ou 4 jours de traitement). Il convient également de faire baisser la fièvre si elle est présente (avec un médicament contre la fièvre et la douleur, de type paracétamol), d'agir contre l'inflammation, et de désinfecter.
Comme il s'agit d'un virus, les antibiotiques ne sont pas efficaces.
Pour prévenir une rhinite virale, les conseils habituels sont préconisés : se laver les mains régulièrement, éviter de partager des verres, couverts et autres produits d'hygiène, et utiliser des mouchoirs en papier.
Le cas de la rhinite vasomotrice
La rhinite vasomotrice est une forme de rhinite chronique avec les mêmes symptômes que la rhinite liée à l'allergie, mais sans allergie !
C'est un trouble intermittent, aggravé par l'air sec. La plupart du temps, le traitement vise la résolution des symptômes, l'évitement du tabac et des irritants.
Le cas de la rhinite non allergique à éosinophiles
La rhinite non allergique à éosinophiles (types de globules blancs) apparaît en cas de sensibilité aux corticoïdes locaux.
Elle se manifeste par une présence continue d'éosinophiles dans les sécrétions nasales. Elle est diagnostiquée par un examen ORL, des tests allergologiques cutanés et un frottis nasal.
Le cas de la rhinite atrophique
La rhinite atrophique est une forme de rhinite chronique.
Rare mais très invalidante, cette atteinte affecte les fosses nasales, et se caractérise une sécheresse au niveaux des parois du nez avec des croûtes malodorantes, une mauvaise haleine, une gêne respiratoire, une perte de l'odorat (hyposmie), des traces de sang avec possibles saignements de nez, ou encore des écoulements dans la gorge.
Dans les formes les plus graves, la rhinite atrophique peut nécessiter une intervention chirurgicale.
Quelle est la différence entre un rhume et une rhinite ?
Si les symptômes présentent des similitudes, le rhume et la rhinite sont deux choses bien différentes. Le rhume est une affection survenant surtout en période froide, lors des changements de saison (et les chutes de températures associées). Tandis que la rhinite est une maladie récurrente touchant les personnes sujettes aux allergies, et se manifeste généralement lors de la hausse des pollens dans l'air.