L'Interruption volontaire de grossesse
" L'avortement " volontaire est officiellement devenu l'Interruption Volontaire de Grossesse (I.V.G.) en 1975 à la suite de sa légalisation par la loi Veil. Destinée essentiellement à protéger la santé des femmes, cette loi a permis d'éliminer quasiment tous les cas d'infections dues aux avortements clandestins qui causaient chaque année des désastres : stérilités secondaires après infections des trompes, hystérectomies voire décès au cours de septicémies. Cette possibilité offerte aux femmes et aux couples d'interrompre une grossesse débutante non désirée n'a pas entraîné, comme le craignait les opposants à la loi Veil , une explosion du nombre d'avortements. On note même entre 1976 et 1988 une légère diminution du nombre d'actes (passant de 250 000 à 230 000 par an) avec une stabilisation depuis.
Qui peut bénéficier d'une IVG ?
Toute femme majeure résidant en France depuis plus de trois mois peut demander une IVG. Sa grossesse doit dater de moins de 10 semaines (12 semaines d'aménorrhée) au moment de l'intervention. Les deux autres obligations majeures sont le délai de réflexion de huit jours et l'entretien social préalable.
Pour les mineures, l'accord d'un représentant légal est nécessaire.
A qui s'adresser ?
Les établissements réalisant des IVG sont très inégalement répartis sur le territoire français. Il existe un certain nombre de centres d'orthogénie dont c'est une des principales activités, mais les IVG sont également réalisées dans d'autres unités de gynécologie-obstétrique publiques ou privées. En cas de difficulté, il est conseillé de s'adresser sans attendre à un médecin généraliste ou à un gynécologue qui doit être en mesure de fournir les coordonnées de l'unité la plus proche. Les assistantes sociales et les centres du Mouvement Français pour le Planning Familial peuvent également fournir ces renseignements et faciliter les démarches.
Deux méthodes
La grande majorité des IVG (plus de 80 %) est pratiquée de manière traditionnelle dans un bloc opératoire par aspiration sous anesthésie locale ou générale. L'hospitalisation est variable d'un centre à l'autre, en particulier en fonction du type d'anesthésie utilisé. Cela va en général d'une demi-journée à une journée complète (nuit comprise).
La plupart des autres interruptions volontaires de grossesse sont des IVG dites médicamenteuses pour lesquelles on utilise le RU 486 (ou Mifégyne®). Pour pouvoir bénéficier de cette méthode non chirurgicale, il ne faut pas que la grossesse dépasse 35 jours (ne pas dépasser 7 semaines d'aménorrhée). Certaines affections telles que des maladies du foie ou des glandes surrénales, un traitement par corticoïdes ou le tabagisme étaient initialement des contre-indications à la prescription du RU 486, mais ce n'est plus le cas en pratique actuellement. Le protocole prévoit la prise de 3 comprimés de RU 486 au centre d'IVG, puis, 2 à 3 jours plus tard, une courte hospitalisation de quelques heures durant laquelle 2 à 4 comprimés de Cytotec® sont prescrits. L'expulsion de l'oeuf a lieu à l'hôpital dans plus de la moitié des cas et l'efficacité de cette méthode est de 95 à 98 %.
Quelque soit la technique utilisée, l'IVG doit être accompagnée d'une prévention de l'iso-immunisation rhésus chez les femmes rhésus négatif (injection d'une dose de gamma-globulines anti-D), de la prescription d'une contraception efficace, et d'une consultation de contrôle quelques jours après.