Anti-arthrosiques d’action lente : leur déremboursement mal vécu par les patients
Depuis le déremboursement des anti-arthrosiques symptomatiques d’action lente (AASAL) en mars 2015, les patients atteints d’arthrose expriment leur colère et un sentiment d’injustice car ils estiment que les AASAL ont des effets bénéfiques et n’ont pas les effets indésirables des antalgiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS).
En France, 17 % de la population souffre d’arthrose, ce qui représente 10 millions de personnes. Il s’agit donc d’une maladie très fréquente, douloureuse et potentiellement handicapante, contre laquelle il n’existe que peu de recours thérapeutiques, tous uniquement à visée symptomatique. Autrement dit, il n’existe pas de traitement curatif contre cette maladie. Les antalgiques et les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont les seuls médicaments disponibles dans l’arthrose mais ils ne font que soulager la douleur et limiter les poussées.
Les AASAL contribuent à améliorer les symptômes
Les anti-arthrosiques d’action lente (AASAL), considérés aux Etats-Unis comme des compléments alimentaires, peuvent contribuer à améliorer les symptômes, comme le montrent les nombreux témoignages de patients, qui trouvent un soulagement supplémentaire de leurs symptômes grâce à la prise d’AASAL. Cet effet est aussi reconnu par des médecins.
Ainsi, côté patients, le rapport de l’étude WR Conseil des Laboratoires Expanscience montre que de nombreux témoignages indiquent qu’ils trouvent que les AASAL sont “efficaces“ et qu’ils “ressentent des poussées plus fréquentes et douloureuses à leur arrêt“.
Le déremboursement des AASAL est ainsi considéré comme une injustice par les patients, qui estiment qu’une mobilisation autour d’eux s’impose.
Moins d’effets secondaires et un suivi médical indispensable
Des études montrent que souvent, les patients arthrosiques sont âgés, prennent plusieurs médicaments et souffrent d’autres maladies. De ce fait, le risque iatrogénique est majoré avec, pour près de la moitié de ces patients, un risque cardiovasculaire et/ou gastro-intestinal élevé lié à la prise d’antalgiques et AINS.
Côté médecins, les bénéfices des AASAL sont également constatés. Ainsi, le Pr Pascal Richette, rhumatologue à l’hôpital Lariboisière à Paris déclare que “les patients qui prennent ces anti-arthrosiques, même s’ils ont une efficacité modeste, pourraient consommer moins d’antalgiques“. De son côté, le Dr Laurent Grange, rhumatologue et Président de l’AFLAR (Association Française de lutte anti-rhumatismale) estime que “l’expérience des médecins comme celle des patients montre que leur usage au long cours diminue les poussées douloureuses et améliore la qualité de vie“.
Les patients pensent également que l’arthrose est une maladie qui nécessite la prescription et des conseils des médecins. Ils demandent en outre une mobilisation forte autour de la prise en charge globale de l’arthrose.
Conséquences économiques du déremboursement
Publié par le Pr Bernard Bégaud en 2013, le rapport sur la surveillance et la promotion du bon usage du médicament en France indique que “le déremboursement d’une spécialité induit généralement son remplacement, les alternatives étant souvent plus coûteuses et parfois moins bien tolérés“. L’AFLAR confirme ce phénomène car elle constate aussi le transfert de prescription vers d’autres actes médicaux plus onéreux comme la kinésithérapie.
Enfin, le Dr Laurent Grange déclare : “en France, on pose globalement deux fois moins de prothèses de genoux par an que la plupart de nos voisins européens, en partie grâce à cette exception française qu’est la prise médicale de l’arthrose“.
En attendant, les patients espèrent qu’une forte mobilisation suivra…
Dr Jesus Cardenas
Source : Communiqué de presse du 8 septembre 2015 du Laboratoire Expanscience.