Mediator : la responsabilité de l’Etat reconnue pour la première fois
Fin juillet, la cour administrative d’appel de Paris a confirmé que le Mediator aurait dû être interdit ou au moins faire l’objet d’une enquête approfondie en France dès 1999 mais les autorités ont mis une dizaine d’années à réagir. En conséquence, la cour reconnaît pour la première fois la responsabilité de l’Etat dans l’affaire du Mediator, médicament qui pourrait être responsable de plus de 2 100 morts à long terme.
L’affaire du Mediator® n’a pas fini de faire parler d'elle. Ce médicament du laboratoire Servier commercialisé en 1976 a été prescrit à environ 5 millions de Français comme antidiabétique mais aussi en usage détourné comme coupe-faim jusqu’à l’arrêt de sa commercialisation en novembre 2009.
Une décision trop tardive
Alors que les premières alertes sanitaires concernant des cas d’hypertension et des lésions des valves cardiaques (valvulopathies) liées au Mediator ® ont été émises en 1997, et que le médicament a été retiré du marché dans plusieurs pays dès 1998, le Mediator® n’a été retiré du marché dans notre pays que fin 2009, soit dix ans trop tard.
Jugeant que le Mediator® aurait dû être retiré du marché au plus tard en juillet 1999, la cour administrative de Paris estime que son retrait, intervenu entre novembre 2009 et juillet 2010 constitue “une faute de nature à engager la responsabilité de l’Etat“.
Cette décision de justice est qualifiée de “rarissime“ car c’est la deuxième fois seulement que l’Etat est jugé responsable d’un scandale sanitaire, la première ayant été le scandale du sang contaminé.
Un seul dossier mais d’autres devraient suivre
Pour l’instant, cette décision de justice reconnaissant la responsabilité de l’Etat ne concerne qu’une seule victime mais, selon les différents médias, “d’autres dossiers devraient suivre“.
Par ailleurs, le Dr Irène Franchon, qui a fait connaître l’affaire en 2007, a dénoncé ce jour “le cynisme cruel des avocats“ du laboratoire Servier en ce qui concerne les demandes d’indemnisations des victimes
Dr Jesus Cardenas
Sources : France TV info ; Le Figaro