Traitement de la Ménopause : les risques subsistent
L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) maintient sa mise en garde contre le traitement hormonal substitutif de la ménopause (THS). Cette mise au point intervient quelques jours après une étude de la Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale (FNCGM), qui concluait à l'absence de risque du cancer du sein chez les femmes traitées.
L'Afssaps déclare dans un communiqué que “la méthodologie de cette étude [...] présente de nombreuses insuffisances et biais“. Même son de cloche pour l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Le Pr. Pierre-Yves Scarabin, directeur de recherche à l'Inserm, note “ qu'il est d'ailleurs illusoire de penser qu'une étude présentant d'importants défauts méthodologiques puissent avoir un réel impact “. En 2007, deux études avaient mis en évidence les risques liés à la prise de THS. L'une avait conclu que les THS oraux augmentaient les risques de maladies cardiovasculaires, contrairement aux “traitements à la française“ qui utilise un estrogène naturel par voie cutanée. La seconde étude concluait que ce type de traitement favorise les cancers de l'ovaire. L'Afssaps rappelle qu'il existe un réel risque de cancer du sein chez les femmes traitées par THS, et précise que ce risque varie en fonction de la nature du THS utilisé. Elle a donc déclaré que les données de l'étude Mission ne modifieraient par ses dernières recommandations. Pour l'Afssaps, le THS « reste indiqué chez la femme ménopausée présentant des troubles fonctionnels [...], à la dose minimale [...] et pour la durée la plus courte possible“. Alors que deux millions de françaises ont recourt à ce type de traitement, l'Afssaps a rappelé l'importance “d'une ré-évaluation régulière de leur traitement, au moins une fois par an“.
Sources :
Communiqué de l'Afssaps - 12 février 2008
Communiqué de l'Inserm - 4 février 2008
Etude WHI, JAMA, 2007 ; 297 : 1465-1477
Etude MWS, The Lancet, 2007 ; 369 : 1703-10