Allergie au pollen de bouleau : que faire ?

Publié le  , mis à jour le 
en collaboration avec Maxime Hosotte (Allergologue)

A la campagne ou en ville, l’allergie au pollen de bouleau est très répandue. Quels sont les symptômes de cette allergie ? Comment la prendre en charge et prévenir ses manifestations ? Les explications du Dr Maxime Hosotte, médecin allergologue à Nancy.

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De plus en plus d’allergies respiratoires

En constante augmentation, les allergies respiratoires concernent désormais près d’un tiers des adultes et 20% des enfants. "Cela regroupe principalement trois sortes d’allergènes : les pollens, les acariens ainsi que les poils d’animaux", souligne le Dr Maxime Hosotte, allergologue à Nancy.

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Avec le dérèglement climatique, les hivers plus doux avancent les périodes de pollinisation et les rallongent également. Par ailleurs, les particules fines de la pollution mêlées à la pollinisation des bouleaux renforcent les manifestations allergiques.

C’est pourquoi le nombre de personnes allergiques devrait encore augmenter au cours de la prochaine décennie. "D’ici 2050, l’OMS prévoit que la moitié de la population sera concernée par une allergie de ce type", précise le médecin.

Allergie aux pollens des bétulacées

Très présent en ville comme en milieu rural, le bouleau présente des caractéristiques facilement reconnaissables, notamment grâce à son écorce blanchâtre. Cet arbre fait partie de la famille des bétulacées, qui regroupe d’autres espèces comme l’aulne, le noisetier, le charme… "C’est la raison pour laquelle les personnes allergiques au pollen de bouleau le sont généralement aussi au pollen des autres arbres de la même famille", explique l’allergologue.

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Rhinite allergique, conjonctivite, asthme

Si la pollinisation de l’aulne démarre au mois de décembre (avec des variations régionales), celle du bouleau bat son plein au printemps, plus généralement jusqu’à la fin du mois d’avril, voire mai.

Sur un plan géographique, le pollen de bouleau se déplace facilement avec le vent et peut voyager très loin. Lorsqu’il atteint les voies respiratoires, ce type de pollen très fin peut atteindre profondément les bronches. Transportés par le vent, les pollens sont responsables de réactions allergiques (pollinose) qui se traduisent par des réactions caractéristiques des allergies respiratoires.

Cela s’exprime généralement par une rhinite allergique et une conjonctivite caractérisée par des picotements, des rougeurs, une sensation de sable au niveau des yeux, voire de l’asthme chez certains patients. "Beaucoup plus rarement, on peut observer des réactions cutanées ou des démangeaisons", détaille le Dr Maxime Hosotte. Ces réactions ne sont pas spécifiques au bouleau mais le pollen de cet arbre fait partie de ceux qui sont les plus allergisants.

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Des allergies croisées fréquentes

Dans près de la moitié des cas, les personnes allergiques au pollen de bouleau manifestent également des allergies croisées après contact ou ingestion de certains aliments, notamment les fruits (cerise, pomme, kiwi, figue, pêche…) et certains légumes crus (avocat, betterave, carotte… ). "Si certaines personnes peuvent être allergiques à un seul fruit comme la pomme, d’autres auront des réactions allergiques avec de nombreux végétaux", illustre le Dr Maxime Hosotte. Dans la majorité des cas, les réactions allergiques se traduisent par un syndrome oral : picotements dans la gorge et dans la bouche et gonflement possible des lèvres. "Ce n’est toutefois pas comparable une allergie sévère à l’arachide ou à la crevette qui peut avoir des conséquences graves", estime le médecin.

Si la solution la plus simple consiste à éviter l’aliment allergisant, se nourrir peut devenir compliqué en cas d’allergie à un grand nombre de végétaux. Deux solutions permettent de résoudre le problème : la cuisson et l’ajout d’acide citrique à l’alimentation. "La cuisson au micro-ondes, même rapide, permet de détruire l’allergène concerné par ces réactions croisées, une protéine appelée PR10, qui est très fragile", explique l'allergologue. L’autre solution consiste à ajouter de l’acide citrique (citron) aux préparations alimentaires afin, là aussi, de détruire la protéine allergène.

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Comme c’est le cas pour d’autres types de pollens, les personnes allergiques au pollen de bouleau doivent également rester vigilantes vis-à-vis des produits de la ruche (gelée royale, propolis, pollens…), y compris sous la forme de compléments alimentaires.

Traitement symptomatique ou désensibilisation allergique

Pour soulager les symptômes de l’allergie, le traitement de première intention reste la prescription d’un médicament anti-histaminique pendant toute la durée de la pollinisation. C’est un traitement qu’on peut administrer par voie orale, nasale ou sous forme de collyre pour les yeux. La réponse thérapeutique est assez rapide. "En présence d'asthme, on peut ajouter éventuellement un corticoïde par voie locale pour empêcher l’inflammation, voire un bronchodilatateur pour ouvrir les bronches", précise le Dr Maxime Hosotte.

Toutefois, pour une prise en charge de l’allergie sur la durée, la désensibilisation reste le traitement de prédilection. "Cela fonctionne très bien pour 90% des patients. La seule contrainte réside dans l’observance du traitement", explique le médecin. Ce processus de désensibilisation consiste à administrer tous les jours par voie sub-linguale un traitement sous la forme de comprimés ou de gouttes. "Il s’agit d’un concentré d’allergènes qui vont être absorbés par la muqueuse buccale et qui vont progressivement opérer une désensibilisation sur les allergènes responsables", explique le médecin.

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Initié au mois de novembre pour le pollen de bouleau, le traitement est maintenu jusqu’à la fin de la saison du pollen, soit fin avril. "Efficace dès la première année, le traitement est maintenu pendant 3 à 4 saisons de suite afin de pérenniser les effets thérapeutiques", poursuit le médecin.

Prévenir l’apparition des symptômes allergiques

Si vous êtes allergique au pollen de bouleau, pour limiter les risques d’apparition des symptômes allergiques, évitez de vous promener dans un parc, de faire du sport et d’aérer votre habitation aux périodes de l’année et aux moments de la journée où la pollinisation est la plus forte. "Il est donc préférable de sortir tôt le matin ou plutôt le soir. Si vous devez traverser un parc pendant cette saison, porter un masque chirurgical peut être utile", conseille le médecin. Autre conseil : Eviter de sortir les cheveux mouillés car les pollens y sont fixés par l’humidité. Avant de vous coucher, pensez à vous brosser les cheveux afin d’éviter la dissémination des pollens dans la chambre à coucher.

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S’informer des périodes de pollinisation

Pour prévenir au mieux les pics de pollinisation, les cartes du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) permettent de rester informé en temps réel. Différentes applications, simples à télécharger sur votre téléphone, rendent également compte de l’état des pollinisations en cours.

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Sources
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