Puff : la cigarette électronique jetable dans le collimateur du ministère de la Santé
Appelée la "puff", cette cigarette électronique jetable est la nouvelle coqueluche des ados. Mais loin d’être anodines, les puffs représentent le premier pas vers une future dépendance à la nicotine chez les plus jeunes. Le ministère de la Santé réagit à ce phénomène.
Sous l’effet des pratiques de promotion et de vente via les réseaux sociaux, les puffs sont à la mode chez les jeunes, mais pas sans risques pour la santé. Ce sont des cigarettes électroniques jetables à la saveur sucrée ou fruitée, mais qui contiennent de la nicotine. Et qui dit nicotine dit forcément risque d’addiction. Ce qui peut être inquiétant, pour des adolescents.
Puff : 2 % de nicotine
En effet, ces cigarettes électroniques jetables peuvent contenir jusqu’à 2 % de nicotine. Interrogé pas nos confrères de BFMTV sur le sujet, le Dr Amine Benyamina, chef du service psychiatrie et addictologie à l’hôpital de Villejuif, explique que "contrairement au vapotage, qui est un dispositif de réduction des risques formidable, là, on a affaire à tout le contraire de l’esprit du vapotage. C’est une initiation à la consommation du tabac. C’est absolument dramatique" déplore-t-il.
Popularisées sur les réseaux sociaux
Apparues aux Etats-Unis en 2019, les puffs n’ont pas tardé à arriver en France, popularisées par les réseaux sociaux comme TikTok, dont certains utilisateurs en font régulièrement la promotion. Emballées telles des sucettes, les puffs sont vendues entre 8 et 12 euros. Disponibles auprès des buralistes ou certaines grandes surfaces, mais aussi sur Internet, leur vente libre rend quasiment impossible le fait de vérifier l’âge des acheteurs, bien qu’il soit indiqué clairement sur le paquet qu’elles sont interdites au moins de 18 ans.
Saisie des autorités
Une interdiction "écrite sur le paquet, en tout petit certes, mais c’est écrit" insiste Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac. La Fédération interprofessionnelle de la vape (Fivape) aurait même déjà transmis un dossier aux autorités, notamment à la direction générale de la Santé (DGS), pour les alerter sur cette nouvelle tendance qui prend de l’ampleur, au détriment de la santé des plus jeunes.
Publicité interdite : le ministère adresse un signalement au Parquet
Les autorités rappellent le cadre légal et réglementaire en vigueur pour tous les produits du vapotage : notification des produits avant leur mise sur le marché aux autorités compétentes ; taux de nicotine inférieur à 20mg/ml ; le cas échéant, étiquetage ; interdiction de publicité et de promotion directe ou indirecte. La liste complète des produits du vapotage notifiés pour le marché français est disponible sur le site de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
Selon le ministère, "Bien que certains fabricants nationaux et étrangers aient rempli l’obligation de notification de leurs produits destinés au marché français, d’autres produits, non notifiés aux autorités françaises, sont également accessibles au public, notamment via internet, et pour certains avec des taux de nicotine qui peuvent dépasser le taux autorisé pour ce type de produit".
D'autre part, le ministère rappelle que la publicité et la promotion de produits du vapotage sont interdites, y compris sur les réseaux sociaux. De fait, il déclare que : "Compte tenu de l’observation d’une forte promotion de ces dispositifs de type « Puff » sur des réseaux sociaux fréquentés majoritairement par des jeunes, un signalement a été adressé au Parquet par le ministère des solidarités et de la santé en vertu de l’article 40 du code de procédure pénale".
Enfin, la vente aux mineurs de ces produits est interdite et ce, d'autant plus quand ils contiennent de la nicotine, une substance qui entraine une forte dépendance. Les jeunes sont particulièrement vulnérables, en raison des effets de la nicotine sur le développement de leur cerveau.