Pour sensibiliser la population et la protéger contre une éventuelle nouvelle vague d’épidémie liée au Coronavirus, des "brigades covid" vont être mis en place. Comment vont-elles fonctionner ? Quelles seront leurs missions ? Réponses.
Les brigades Covid sont des équipes de volontaires issus de milieux très différents, tous formés pour casser les chaînes de transmission du virus. Ces "anges gardiens" seront chargés d’enquêter sur l’entourage des malades. L’objectif : repérer et contacter les personnes potentiellement contaminées, les inviter à se faire tester et ainsi identifier le plus possible les personnes nouvellement infectées symptomatiques ou non.
Le ministre de la Santé Olivier Véran les a qualifiés de "brigades d’anges gardien" le 2 mai 2020 : "parce qu’elles vont venir au contact des malades et des personnes potentiellement malades, pour assurer leur propre protection”. Des centaines de personnes en Île-de-France ont déjà été mobilisées. Mais depuis le 11 mai, des milliers d’individus seront nécessaires pour protéger tout l’Hexagone et éviter une nouvelle vague. C’est le dispositif Covisan.
Le rôle des brigades covid
Les brigades apporteront des masques, des gels hydroalcooliques et des thermomètres chez les patients et feront, si elles sont habilitées, un prélèvement pour des tests diagnostiques. Les équipes donneront aussi des conseils d’hygiène, conseilleront aux patients positifs de s’isoler chez eux ou dans un lieu à disposition comme des hôtels Covid-19, ou proposeront un accompagnement comme une livraison de courses ou de médicaments.
Salariés de l’Assurance maladie, employés de Centre communaux d’action sociale (CCAS), de conseils départementaux, d’organismes comme la Croix-Rouge ou des membres du milieu associatif pourraient faire partie de ces brigades. Entre 3000 et 4000 personnes pourraient les intégrer. Le journal Les Echos rapporte les propos du directeur de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, qui déclare que "2 500 collaborateurs supplémentaires" sont "prêts à venir immédiatement en renfort si nécessaire". Les services municipaux et le personnel de santé pourraient être également concernés.
Les médecins en première ligne
En premier lieu, les médecins généralistes ayant pris en charge un patient infecté par le Covid-19 devront recenser les personnes qui ont été en contact avec le patient en question. Ils recevront 55 euros par patient, ce qui comprend la consultation et la saisie informatique des coordonnées des membres de la cellule familiale. Deux euros seront versés pour chaque contact supplémentaire identifié. Les informations recueillies seront alors transmises à l’Assurance maladie, sur une plateforme dédiée. Les brigades entreront ensuite en jeu et mèneront l’enquête.
Le secret médical risque-t-il d’être impacté ? C’est ce qui inquiète plusieurs médecins. Le Dr. Jean-Paul Ortiz, médecin et président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSFM), redoute une forme de "banalisation" de l’accès à ces renseignements confidentiels. "C'est préoccupant, il serait plus logique de prioriser des solutions avec des personnels habitués au secret médical, issus du monde de la santé", explique-t-il à L’Indépendant. Le Syndicat des médecins libéraux (SML) réclame aussi une "transparence sur les acteurs qui assurent la collecte de l’information" ainsi que sur "la durée de stockage" des informations. Il souhaite la signature d'une clause de confidentialité des personnes recrutées, informe l’AFP.
Nicolas Revel a informé que le personnel non-soignant qui aura accès aux informations médicales "sont des collaborateurs de l’Assurance maladie dont c’est déjà la mission" et qu’aucune "donnée médicale sensible n’a vocation à être partagée au-delà".