Dr Gérald Kierzek : "Plus on teste, plus on augmente le risque"
C’est via son compte Twitter, où le directeur médical de Doctissimo est suivi par près de 90 000 personnes, que le Dr Gérald Kierzek a fait une mise au point concernant les tests destinés à détecter le Covid-19. Selon lui, on effectue trop de tests qui sont inutiles et non dénués de risque.
Le médecin urgentiste Gérald Kierzek, également directeur médical de Doctissimo, a encore une fois donné un avis très tranché sur la question des tests réalisés dans le cadre de la pandémie de Covid-19. C’est sur son compte Twitter ce 24 janvier que le chef de service à l’Hôtel Dieu explique que les tests réalisés pour détecter le virus sont "trop nombreux", entraînant "des risques inutiles" selon lui.
"Des tests inutiles médicalement et honteusement dispendieux"
"Il est illusoire et inutile de vouloir tester quand toute une population tend à se contaminer ! Il est illusoire et inutile de tracer quand le virus est trop contagieux ! Malgré toute leur bonne volonté, les équipes de l’Assurance Maladie n’arrivent plus depuis des semaines à repérer les cas contacts. Il est illusoire et inutile d’isoler les cas contacts quand ils sont trop nombreux ! Mais surtout quand la maladie se résume dans la grande majorité des cas à des symptômes bénins et conduit naturellement à une immunité collective !" déclarait-il dès le 5 janvier dans sa Tribune "Faut-il vraiment continuer à tester ?"
Aujourd'hui, il va plus loin et estime le coût de ces tests à 1,5 milliard d’euros par mois, et ajoute : "Tests ingérables au quotidien pour les parents et les entreprises, inutiles médicalement et honteusement dispendieux pour la société au détriment d’autres investissements".
"Plus on teste, plus on augmente le risque"
Gérald Kierzek partage aussi sur son fil un message d’Alice Desbiolles, médecin de santé publique, épidémiologiste et auteure. Pour elle, les tests PCR, antigéniques ou autres autotests ne sont pas totalement dénués de risque. "Devant la multiplication et répétition des prélèvements nasopharyngés, de graves complications commencent à être décrites, notamment des brèches de l’étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite", a commencé par affirmer la scientifique.
Plus on teste, plus on augmente le risque. Tests ingérables au quotidien pour les parents et les entreprises, inutiles médicalement et honteusement dispendieux pour la société au détriment d’autres investissements (1,5 Md/mois) https://t.co/e7F7UFVagG
— Dr Gérld KIERZEK⚡👨⚕️ (@gkierzek) January 24, 2022
Pour Alice Desbiolles, ces complications potentielles, bien que rares, "peuvent être graves" et "devraient nous inciter à ne pas faire de tests inutiles. D’autant plus au regard de l’augmentation exponentielle du nombre de tests réalisés ces dernières semaines".
Un risque faible mais un nombre de tests très important
L’Académie nationale de médecine avait ainsi rappeler que les prélèvements nasopharyngés ne sont pas sans risque. Elle recommande ainsi :
- Chez les enfants, de privilégier les prélèvements salivaires pour leur sécurité et leur acceptabilité
- Ne pas placer la tête du patient en hyperextension lors du prélèvement, mais la maintenir en position naturelle.
Au regard du nombre de tests effectués, ce risque de complications certes faible ne devrait-il pas être pris en compte ? La France a connu une augmentation du nombre de tests très importante : de 700 000 en moyenne par jour en mars 2021, on est passé à un record de plus de 2,5 millions sur une seule journée en janvier !