Dr Kierzek : "Vacciner tous les enfants contre le Covid-19 n’a aucun sens !"
Prudente sur la question de la vaccination des enfants contre le Covid-19 en novembre dernier, l’Académie de médecine change de position et publie un communiqué incitant les parents à ne plus hésiter à faire vacciner les enfants de 5 à 11 ans. Un non-sens pour le Dr Gérald Kierzek, directeur médical de Doctissimo.
Revenant sur sa position d’il y a quelques mois où elle se montrait prudente sur la question de la vaccination des enfants contre le Covid-19, l’Académie de médecine publie un communiqué ce 25 janvier pour au contraire "hâter" le processus.
Le variant Omicron très contagieux
Elle avance pour cela plusieurs éléments : "une transmissibilité 3 fois supérieure" du variant Omicron par rapport "à celle du variant Delta et une plus faible virulence", mais aussi "l’incidence élevée des contaminations chez les enfants" depuis deux mois, dans un "contexte favorable à la transmission en milieu scolaire et familial". L’Académie de médecine rappelle également "les 979 enfants hospitalisés en France et les 9 décès survenus depuis le début de l’année 2022", en faisait la distinction entre les hospitalisations "pour" ou "avec" Covid. Enfin, le communiqué évoque les bénéfices individuels et collectifs de la vaccination avant de déplorer le trop faible nombre d’enfants vaccinés à ce jour.
Tous ces éléments pousse aujourd’hui l’institution à changer son fusil d’épaule et à recommander de "hâter" la vaccination de tous les enfants de 5 à 11 ans, avec ou sans comorbidités. Elle avance pour cela plusieurs pistes, comme "augmenter l’offre de vaccination" ou "diversifier les personnels" autorisés à le faire.
"Aucun intérêt pour les enfants en bonne santé"
Le Dr Alice Desbiolles, médecin de santé publique et épidémiologiste a rappelé sur son compte Twitter en reprenant le communiqué de l’Académie de médecine que Santé Publique France avait indiqué que les neuf enfants décédés ne l’ont pas été à cause du Covid. "Il s’agissait d’enfants infectés, mais qui sont décédés d’autre chose ou ayant de lourdes comorbidités" indique-t-elle.
Interrogé sur la question, le Dr Gérald Kierzek explique que "vacciner tous les enfants n’a aucun sens". "La balance bénéfices-risques penche en faveur du bénéfice pour les enfants atteints de comorbidités. Pour les autres, aucun intérêt à les faire vacciner. Au contraire, les enfants ont peu de risques de faire des formes graves et sont en train d’acquérir une immunité naturelle qui est meilleure que celle acquise par la vaccination".
"Par ailleurs, il n'y a aucune diminution significative du portage et de la contamination par les enfants avec le vaccin comme en témoigne une récente étude du Lancet" précise le Dr Kierzek.
Pour inciter à la vaccination des enfants,les Académies des Sciences/Médecine évoquent 9 décès Covid chez les moins de 10 ans depuis le 1/01/2022. SpF a rappelé qu’il s’agissait d’enfants infectés,mais décédés d’autre chose ou ayant de lourdes comorbidités.Données rassurantes!1/2 pic.twitter.com/9JyPnkNfai
— Dre Alice Desbiolles (@AliceDesbiolles) January 26, 2022
Bientôt les moins de 5 ans aux Etats-Unis ?
Aux Etats-Unis, le discours est tout autre. Le conseiller médical en chef de la Maison-Blanche, Anthony Fauci, a suggéré que les enfants de moins de 4 ans "devraient recevoir leurs trois doses" lors d’un point presse qui s’est tenu le 26 janvier à la Maison-Blanche. Rappelons que pour le moment, en France, il n’existe aucune obligation de faire vacciner les enfants de 5 à 11 ans contre le Covid-19.
La Suède dit non à la vaccination des 5-11 ans
Le 27 janvier 2022, les autorités sanitaires suédoises ont décidé de ne pas recommander la vaccination anti-covid des 5-11 ans. Selon elles, seuls les enfants à risque peuvent en tirer profit. Dans des propos rapportés par Le Parisien, Britta Björklund, en charge de ce dossier à l’Autorité de santé publique suédoise, déclare : "Les vaccins sont sûrs, ce sont de très bons vaccins, mais nous nous concentrons sur les bénéfices médicaux de l’enfant individuellement et nous n’estimons pas que les bénéfices sont suffisamment grands pour recommander la vaccination de tout le groupe".